Ok, on sait que pour être en forme, il faut éviter de manger gras, salé, sucré. Et qu’en amour, il faut se faire désirer. Et qu’au boulot, il faut se faire respecter. Et si toutes ces sacro-saintes règles étaient bidons? Chaque mois, Eva Soto nous livre ses anti-conseils.
Dans “victime de la mode”, il y a “victime”. Une expression qui devrait nous alerter au lieu de nous encourager à nous enticher de toutes les dernières tendances. As-tu déjà essayé de porter un sac sur l’épaule avec une cape? Ou bien de porter des pantalons Jodhpur alors que tu mesures 1m58? Si oui, tu sais que cela revient à te battre toute la journée avec ta bandoulière, ou à avoir l’impression d’avoir des jambes qui font 30 centimètres. Autant de bonnes raisons de ne pas s’obstiner à suivre la mode.
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Promotions, piège à cons
Premier traquenard de la modeuse: les soldes. Tu fais du 36? Tu peux trouver un poncho de mémé qui te tombe aux chevilles. Tu fais du 44? Il reste une jupe en cuir moulante. Les promos, c’est le métro aux heures de pointe, sans la possibilité de faire des yeux de biche au beau brun du fond de la rame. Là, pour ramer, tu rames… La psychologie humaine est ainsi faite: tu te sens obligée d’acheter.
C’est meilleur à boire qu’à porter, le bordeaux.
Tu es allée faire les soldes sans idée précise et tu repars précisément avec un truc pas soldé du tout. Mais tu as acheté quelque chose, alors tu n’as pas passé deux heures en sueur dans un magasin surchauffé pour rien. Tout ça n’était pas vain, et tu rentres chez toi dans le même état qu’après une grosse cuite, avec un pull bordeaux, une couleur super à la mode cet hiver. Oui, mais c’est meilleur à boire qu’à porter, le bordeaux. Il faut toujours se méfier des couleurs qui se boivent et se mangent. C’est comme porter du moutarde, ça te donne exactement le même teint olive qu’après une bonne indigestion.
Création, agression
À vouloir être inventifs, les professionnels de la mode repoussent toujours un peu plus les limites de la créativité. Après le trikini et les baskets à talons, voici venu le temps des Mocaboots, une nouveauté 2014 qui atteste de l’esprit particulièrement retors des stylistes. Comme son nom l’indique, cette chaussure est le croisement d’un mocassin et d’une boots. Comme aucun mec n’a envie de déshabiller une nana qui porte des mocassins, le petit génie qui a conçu ce modèle a décidé de compliquer encore les choses en faisant remonter le tout à la cheville. À l’impossibilité d’être excité par une fille qui porte les chaussures d’une prof de caté, vient s’ajouter celle beaucoup plus technique de l’en libérer. Une version moderne de la ceinture de chasteté, déjà amorcée par le retour des jeans neige, qui n’ont de neige que le nom. Plus émasculante qu’immaculée, cette pièce est pour nos amis les hommes le pendant vestimentaire de l’appareil à bagues, qui en a repoussé plus d’un à l’époque. Signe supplémentaire que pour pécho, la mode, c’est pas le pied.
Une fois tes 400 euros dépensés dans les “must have” de la saison, tu finis par retourner à tes classiques beaucoup plus faciles à porter.
Fashionisation, paupérisation
Pour les néophytes, feuilleter des pages mode d’un magazine s’apparente à apprendre une langue étrangère qui ne serait faite que de synonymes: tout n’y est que “tendance”, “sexy en diable” ou “hyper looké”. Un langage probablement destiné à maquiller la triste réalité: tout le monde n’a pas les moyens de s’habiller “over stylé”. Être à la mode, c’est comme aller chez le dentiste, non seulement ça fait mal, mais en plus, ça coûte cher. Une fois tes 400 euros dépensés dans les “must have” de la saison, tu finis par retourner à tes classiques beaucoup plus faciles à porter: un jean, un col roulé et des boots noires. D’ailleurs quand tu rentres dans le cabinet, le dentiste te regarde et te dit: “C’est joli votre pull, c’est nouveau?” Non, c’est juste le rouge à lèvres qui est nouveau, et il ne m’a coûté que 20 euros!
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