Pour la sortie de son nouveau single Magic Hairdo, SÔNGE a livré un concert au Silencio dans le cadre du Cheek Club #11. On en a profité pour lui poser quelques questions.
“Je viens de Bretagne et j’aime les moules-frites”. Océane Belle, la jeune femme drôle et avenante qui se cache derrière SÔNGE, prend un plaisir évident à tourner en dérision l’exercice de l’interview en public. Lors de notre dernier Cheek Club, organisé le 11 décembre au Silencio à Paris, la musicienne quimpéroise s’est jointe à nous après un hypnotique live en solo, et a répondu à nos questions. Si SÔNGE préfère botter en touche lorsqu’on lui demande son âge -“48 ans”, répond-elle-, cette autrice, compositrice, productrice et interprète raconte sa vie avec humour et franchise, de ses premiers cours de musique africaine au collège à son passage par le conservatoire de jazz.
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Férue de hip hop et de musique électronique, celle qui s’est lancée dans la composition en solo sur ordinateur alors qu’elle était en Allemagne en école de commerce -un truc “complètement démoniaque”-, nous parle de ses influences et de sa capacité à “voir” les sons qu’elle entend, alors que son tout nouveau single Magic Hairdo vient de sortir, et que son premier album verra le jour début 2019.
Quelles sont tes influences?
Au départ, j’écoutais plutôt du RnB à l’ancienne. Le hip hop s’est vraiment mis à me parler quand il a bifurqué vers la trap. Quand il s’est mis à intégrer de la musique électronique et des sons un peu plus ronds, en fait. Ma grosse référence, c’est James Blake, il a vraiment marqué un tournant dans ma vie. Mais aussi CocoRosie, qui mélangeaient le freak folk avec des petits bouts de hip hop homemade, enregistrés dans une salle de bain à Paris. Et puis un univers fantastique et poétique.
Tu as la particularité d’être synesthète. Peux-tu nous expliquer de quoi il s’agit?
Avant tout, je dois préciser que c’est assez surestimé, comme truc. (Sourire.) Tout le monde pense que c’est un pouvoir magique de ouf, mais ce n’est pas le cas. La synesthésie, ce sont des liens dans le cerveau entre plusieurs sens. Moi, j’associe des couleurs aux sons lorsque je compose. Je vois certain modes, comme le mode des Si, qui est très mauve par exemple. le mode de Fa, en revanche, est super argenté. Ça me fait penser aux dos et aux ventres argentés des poissons dans la mer. Je pense que cela a beaucoup à voir avec les souvenirs ou la symbolique des couleurs.
Tu viens de sortir Magic Hairdo: s’agit-il d’un hymne aux cheveux afro?
Oui, carrément! Le morceau parle du parallèle entre les secrets de l’univers et les secrets de beauté capillaires des femmes africaines. Dans l’univers il y a des choses qui ne s’expliquent pas et c’est pareil pour les secrets de beauté des femmes africaines: c’est tellement dense, ça se mélange avec la tradition. Tout ça est très nébuleux mais moi, j’ai clairement vu le parallèle entre les deux!
Ton premier album va sortir début 2019, où t’imagines-tu dans un an?
J’aimerais bien faire un Dj set en haut de pyramide de Khéops. (Rires.) Plus sérieusement, ça me plairait bien de partir un peu à l’aventure et de repousser un peu mes limites en termes de création. Pour l’album suivant, j’aimerais bien faire des ponts entre les arts, travailler sur quelque chose de polysensoriel.
Propos recueillis par Faustine Kopiejwski
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