Si vous ne deviez voir qu’une vidéo aujourd’hui, ce serait cette interview d’EnjoyPhoenix qui donne son avis sur le mouvement féministe.
“Je me demande si le fait de créer le mouvement féministe n’a pas empiré la situation, rendu les mecs encore plus misogynes.” Le 8 décembre dernier, la YouTubeuse EnjoyPhoenix a accordé une très longue interview à la chaîne Absol Vidéos, dans laquelle elle évoque, entre autres, la lutte pour l’égalité des sexes.
Une bonne partie de la vidéo est consacrée au cyberharcèlement dont Marie Lopez, de son vrai nom, est, et a été victime. La jeune femme aborde alors les “insultes sexistes” qui ne sont “pas un problème de YouTubeuse, mais un problème de société”. Une critique de la société patriarcale, qui laissait présager une réflexion intéressante sur la place des femmes sur la toile. C’était sans compter sur l’intervention de son interlocuteur, un vidéaste normand de 26 ans, qui, pour dénoncer l’anonymat des haters, qui empêche de connaître leur âge, et donc -apparemment- de mesurer l’importance de leurs propos, explique: “Un petit gamin de 12 ans dans la rue qui te dit ‘Sale pute’, tu t’en fous, il a 12 ans.” C’est bien connu.
Quelques minutes plus tard, EnjoyPhoenix répond à la question “Que penses-tu du mouvement féministe sur les réseaux sociaux”, et là, c’est le drame. Elle commence en qualifiant la lutte d’“extrémiste”, avant de se raviser et de rectifier: “Certaines personnes du mouvement le sont, ce sont les plus virulentes, celles qu’on voit le plus et qui dégagent une mauvaise image du féminisme.” La vision globale du féminisme? “C’est ce trop plein de haine et de rage, et de tout.” L’émergence de revendications en faveur des droits des femmes? “J’ai plus l’impression que ça divise quelque part.” La militante féministe idéale? “Engagée mais pas virulente.” La jeune femme nous fait même part d’une “blague au bureau”: “On dit que les pires sur Twitter, c’est quand elles sont et féministes et vegan.” Terrible, en effet!
Parce qu’au détour d’une phrase, elle a tout de même déclaré que “toutes les filles sont plus ou moins, par définition, féministes” et qu’elle aborde parfois dans ses vidéos, comme elle le rappelle dans l’entretien, des thématiques aujourd’hui mises en avant par les féministes, on mettra ses propos polémiques sur le compte de la maladresse. Mais une chose est sûre, son “trait d’humour” n’a pas amusé grand monde sur Twitter.
M. C.