Dans un thread publié sur Twitter, Nolwenn raconte son calvaire pour porter plainte pour agression sexuelle et son désarroi face aux comportements de la justice.
“Je suis énervée d’une force, vous n’imaginez même pas. Je suis victime d’une agression et c’est moi qui paye.” Ainsi débute le thread Twitter de Nolwenn, lycéenne, victime d’une agression sexuelle dans l’enceinte de son établissement dans la nuit du 13 au 14 septembre.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
j’suis énervée d’une force, vous imaginez même pas. j’suis victime d’une agression et c’est moi qui paye, ptdr j’vous explique tout en dessous de ce tweet (dsl d’avance si tout est mélangé et que c’est pas très clair)
— nolwenn (@nolwennbdls) 15 novembre 2018
Les pompiers et la police arrivent rapidement sur les lieux, prévenus par la directrice. Commence alors le calvaire sans fin de la jeune femme.
“J’ai dû me déshabiller pour leur donner tous mes vêtements, jusqu’à mes chaussures et mon élastique au poignet. Ensuite, ils m’ont emmenée dans le parc pour que je leur dise où c’était exactement. Ils ont même récupéré le sperme du mec sur le banc donc ils ont absolument tous les éléments pour le coincer mais on sait très bien qu’ils ne feront rien, bref passons. Ensuite, j’ai dû aller aux urgences gynécologiques pour passer tout un tas de tests et pour qu’ils récupèrent les empreintes du mec sur mes mains. Prises de sang, pipi dans un pot, etc…”
Les procédures sont longues et la jeune lycéenne tombe de fatigue. Elle est ensuite emmenée à la gendarmerie pour porter plainte, où elle doit encore une fois raconter son agression, un moment douloureux à ressasser.
Ensuite j’suis emmenée à la gendarmerie pour porter plainte où on m’fait encore attendre et où j’ai dû ENCORE raconter ce qui s’était passé. (J’ai dû le raconter au moins 6 fois dans la journée vous imaginez pas comment c’est dur pour une victime)
— nolwenn (@nolwennbdls) 15 novembre 2018
Face à l’incompréhension des agents, qui ont l’air de se positionner plus du côté de l’agresseur que de la victime, Nolwenn ressort de son entretien choquée. “Sa collègue, à chaque fois qu’elle intervenait, c’était pour me culpabiliser ou me dire des trucs du genre ‘Tu sais que si tu inventes une histoire grave comme ça, c’est très grave et ça va se retourner contre toi’, ‘Si on retrouve ton agresseur, est-ce qu’il va nous raconter la même version?’, ‘C’est flou ce que tu nous racontes, t’es sûre que t’as pas voulu remercier ces garçons d’avoir fait le trajet avec toi en faisant ça?’”, raconte-t-elle. Pour couronner le tout, en plus de ne pas avoir les résultats de ses tests ni de retour sur l’avancement de l’enquête, la jeune fille reçoit une facture de plus de 200 euros de frais d’hôpital.
Son histoire, retweetée plus de 20 000 fois, a attiré l’attention de Marlène Schiappa, Secrétaire d’Etat en charge de l’égalité femmes-hommes et de la lutte contre les discriminations, qui lui a exprimé son soutien.
Bonjour @nolwennbdls Vous avez bien fait de partager ce qui vous est arrivé après l’agression car c’est contraire à la loi et aux consignes du gouvernement ! Mon équipe cherche à vous joindre pour faire toute la lumière.
Je vous adresse, comme beaucoup, tout mon soutien. https://t.co/lbiWph5jyv— 🇫🇷 MarleneSchiappa (@MarleneSchiappa) 17 novembre 2018
Et alimenté l’ire des twittos, qui demandent des actions concrètes.
Faites quelque chose Madame cela ne peut plus durer ! On constate on constate… 😡
— K ROL (@car0leRipert) 17 novembre 2018
Wendy Le Neillon
{"type":"Banniere-Basse"}