Si vous ne deviez écouter qu’une seule chronique aujourd’hui, ce serait celle de Sophia Aram sur les discours homophobes qui se répandent dans les médias.
“C’est marrant, à chaque fois qu’une réflexion s’ouvre sur les couples de même sexe, ça se traduit mécaniquement par une recrudescence des actes homophobes”, a pointé du doigt Sophia Aram sur France Inter, ce lundi 22 octobre, dans une chronique intitulée “Stop homophobie!”. La chroniqueuse appuie ses propos sur les études réalisés par les associations LBGT par le passé: “en 2012-2013, pendant le débat du mariage pour tous, les associations LGBT ont enregistré une augmentation de 78% des actes homophobes. Et aujourd’hui, alors que le débat sur la PMA est à peine lancé, elles enregistrent déjà 38% d’augmentation des déclarations de victimes”.
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Sophia Aram se pose la question. Y a-t-il un lien entre la hausse des actes homophobes et les discours qualifiant l’homosexualité “d’abomination, de relation contre-nature? Un peu comme l’on fait des gens comme Christine Boutin, une flopée de leaders religieux, de croyants, de militants de la Manif pour tous”. Elle rappelle que ces différentes personnes ou groupes n’ont pas incité à insulter ou à frapper des personnes en fonction de leur orientation sexuelle, mais explique ironiquement que “au contraire, ils préféreraient les soigner, les remettre dans le droit chemin de l’hétérosexualité et leur interdire les mêmes droits que les autres, rien de plus. Et malgré tout l’amour dans leur discours, il y en a toujours un dans la rue pour aller finir le travail”.
Selon la chroniqueuse, “tout discours fondé sur la discrimination est porteur d’une violence intrinsèque, d’une violence contenue dans l’ADN même de la discrimination et que cette violence finit toujours par s’exprimer.” Avant d’ajouter qu’“Il suffit d’ouvrir les journaux pour comprendre qu’on ne peut pas passer son temps à expliquer que les homosexuels détruisent la famille et la civilisation, que les immigrés constituent tous les maux de la société, que les juifs possèdent ou dirigent le monde sans que cela ne se traduise mécaniquement par des actes homophobes, racistes et antisémites”. Sophia Aram insiste: “on peut le regretter, le déplorer mais ce que l’on ne peut plus faire aujourd’hui, c’est l’ignorer”. Un coup de gueule bienvenu, alors que le débat sur la PMA pour toutes commence juste à s’ouvrir.
Wendy Le Neillon
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