Le festival le plus borderline du cinéma français ouvre sa 19e édition au Forum des Images.
À l’approche de l’âge d’homme (la première édition date de 1993), le bien nommé Étrange Festival continue d’étonner, avec une programmation sur le fil : ni complètement fantastique, ni complètement expérimentale, ni complètement horreur, la manifestation hors-normes de Frédéric Temps fait souffler sur la vie culturelle parisienne du mois de septembre un climat de douce anarchie.
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La carte blanche revient cette année à Albert Dupontel qui, à l’occasion de la sortie de 9 mois ferme, a programmé sept films allant de Renoir (La Chienne) à Richard Brooks (Elmer Gantry, le charlatan) en passant par Eric von Stroheim (Folies de femmes). Il côtoie Jello Biafra, ex-chanteur des Dead Kennedys (California Über Alles), qui propose sa cinémathèque idéale où figure en bonne place l’allemande Ulrike Ottinger avec Freak Orlando (dans lequel joue Delphine Seyrig).
En compétition internationale, où furent primés ces dernières années Buried de Rodrigo Cortés, Bullhead de Michaël R. Roskam et Headhunters de Morten Tyldum, se départageront cette année vingt films, parmi lesquels la suite de V/H/S, found footage réalisé collectivement par le gratin des jeunes indés américains (Ti West, Joe Swanberg…). Quentin Dupieux présente pour la première fois en France un très attendu Wrong Cops. Jeremy Saulnier continue son épopée festivalière après Cannes, Locarno et Deauville, avec Blue Ruin (qui a déjà remporté le prix de la presse internationale sur la Croisette). Sono Sion (Suicide Club) cumule également les sélections puisque son Why Don’t You Play In Hell ?, à Venise en section Orizzonti, fera sa première française à l’Étrange avant de filer à Toronto où il est également en lice.
Les « nuits » du festival ne disparaissent pas, avec une Divine nuit consacrée au légendaire travesti Harris Glen Milstead, surnommé Divine, et disparu en 1988. On l’y redécouvrira en quatre films dont deux de son pygmalion John Waters, dont le culte Polyester sera diffusé en Odorama ! L’autre nuit est consacrée aux bad girls, avec un titre qui ne peut qu’attirer l’attention : Boulevard des chattes sauvages, guerre des gangs et des sexes dans le Tokyo des années 1970.
Enfin, du côté des hommes, L’Étrange tire son chapeau à Stephen Sayadian, pape du porn-art (Party Doll A Go-Go), et deux icônes du cinéma britannique de genre de la grande époque : Martine Beswick, égérie sculpturale du cinéma d’action (quelques James Bond, Dr Jekyll & Sister Hyde), et Caroline Munro, icône de Starcrash et du Voyage fantastique de Simbad.
Théo Ribeton
L’Étrange Festival, 19e édition, du 5 au 15 septembre au Forum des Images (Paris).
Compétition
English Revolution de Ben Wheatley
The Rambler de Calvin Lee Reeder
We are what we are de Jim Mickle
Blue Ruin de Jeremy Saulnier
Why don’t you play in hell ? de Sono Sion
Big Bad Wolves de Aharon Keshales & Navot Papushado
The Station de Marvin Kren
Confession of Murder de Byeong-gil Jeong
It’s such a beautiful day de Don Hertzfeldt
The Agent de Seung-wan Ryoo
Belenggu d’Upi Avianto
The Resurrection of a Bastard de Guido Van Driel
The Man from the Future de Cláudio Torres
Omnivores d’Oskar Roja
V/H/S 2, collectif.
The Major de Yury Bykov
Ugly d’Anurag Kashyap
Contracted d’Eric England
Wrong Cops de Quentin Dupieux
Europa Report de Sebastián Cordero
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