Paillettes, samba, caïpirinha et… agressions sexuelles. Le carnaval de Rio bat son plein depuis le 9 février et, cette année, la traditionnelle fête brésilienne est marquée par le lancement du hashtag #NãoÉnão -“Non c’est non” en français- qui vise à lutter contre les agressions sexuelles. Une femme en a été victime toutes les quatre minutes lors de l’édition 2017.
Luka Borges, une jeune Carioca, a donc décidé de distribuer des tatouages éphémères de contestation avec ce slogan aux participantes. Certaines ont choisi d’inscrire ces mots sur leurs éventails en carton. “Il y a beaucoup de machisme au Brésil, explique-t-elle à l’AFP. Nous, les femmes, passons bien plus de temps dans les rues et avec moins de vêtements. Ceci est un prétexte pour des agressions.”
Si Luka Borges refuse de distribuer ses autocollants aux hommes, certains artistes masculins soutiennent le mouvement féministe. C’est le cas du photographe Felipe Lorega avec sa série intitulée Eu disse não porra, à traduire par “J’ai dit non, bordel”. Sur son compte Instagram, il propose 6 portraits de femmes aux visages maquillés mais fermés. “Ce n’est pas un sujet nouveau, mais il est loin d’être dépassé, inscrit-il en légende des clichés. Comme vous le savez, j’ai travaillé avec beaucoup de femmes dernièrement, ce qui m’a fait prendre conscience de certaines choses, dont les agressions qu’elles peuvent subir.” Espérons que ces initiatives permettent aux participantes d’être et de se sentir en sécurité jusque la fin des célébrations, le 19 février.
Margot Cherrid