Alice Bureau et Valentine Cloix ont lancé Martès, une marque de maroquinerie streetwear haut de gamme qui réhabilite une bonne fois pour toutes ce sac emblématique des années 90 qu’est la banane.
L’idée de la famille, c’est ce qui plaît à Alice Bureau, 32 ans, et Valentine Cloix, 31 ans. Pas très étonnant quand on sait que ces deux trentenaires ont grandi au sein de grandes fratries: à elles deux, elles comptabilisent 7 frères et soeurs. Elles ont donc pensé Martès, leur marque de maroquinerie streetwear haut de gamme, fondée en 2016, comme un “clan”. Et comme elles ont grandi dans les années 90, la banane est l’un de leurs accessoires-phare.
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Alice Bureau, née à Fontenay-aux-Roses, dans les Hauts-de-Seine (92) a fréquenté l’École Duperré pendant que Valentine Cloix, qui a vécu à Dijon puis à Lyon, passait par les Ateliers de Sèvres. C’est aux Arts Déco qu’elles font connaissance et deviennent rapidement amies: “On a souvent dit qu’on voulait travailler ensemble plus tard”, explique Alice Bureau. Ce voeu se réalise très vite quand, alors que les deux étudiantes postulent pour un stage chez Felipe Oliveira Baptista, elles sont finalement prises toutes les deux! Six mois plus tard, quand le créateur portugais part chez Lacoste, elles le suivent. Alice Bureau s’occupe alors du stylisme homme et Valentine Cloix s’affaire aux accessoires. Elles y restent cinq ans et finissent par se lasser: “Notre créativité n’était pas à son maximum, on avait besoin de s’exprimer davantage, expose Alice Bureau, et d’imaginer un projet de A à Z pour avoir une vision globale.”
En quittant Lacoste en septembre 2016, elles ont déjà une vision de ce que sera Martès, qui voit le jour quelques mois plus tard, en mars 2017. Les deux entrepreneuses y mettent toutes leurs économies, 10 000 euros chacune, et se lancent en se disant: “On n’a pas d’enfant, on a le chômage, c’est le moment!” Elles commencent avec 3 modèles: une banane, un cabas et un porte-clés. Leurs mots d’ordre? Des formes intemporelles et pratiques. Leurs accessoires sont fabriqués en Italie, près de Florence et les prix oscillent entre 400 et 500 euros. Depuis juillet dernier, la marque, uniquement vendue sur Internet pour “ne pas faire de compromis sur la qualité et rester dans des schémas de distribution courts” est disponible sur leur e-shop. On a posé quelques questions à Alice Bureau.
Comment est né Martès?
Lorsqu’on était encore à l’école, je tannais déjà Valentine pour monter une marque! Ensuite, on a travaillé ensemble chez Lacoste et on a reparlé de ce projet. On avait envie d’autre chose, on hésitait à faire des objets et puis finalement, on s’est arrêtées sur les sacs, ça nous semblait être une bonne transition entre la mode et l’objet. Dans les mois qui ont suivi, on a discuté de ce qu’on avait envie de faire précisément, pour qui, etc. Très vite, comme on voulait des sacs pratiques, on a imaginé une banane, c’est la première forme qui nous est venue à l’esprit: on a grandi dans les années 90, on a passé du temps chez Lacoste, on a ce côté street wear!
D’où vient ce nom, Martès?
C’est la moitié des deux noms de jeunes filles de nos mères: Martin pour Valentine et Brès pour moi. On a toutes les deux des familles assez grandes et on a été élevées dans cette idée du clan, de la grande tribu, donc on a cherché un nom qui corresponde à ça. Comme on porte déjà les noms de nos pères, on s’est tournées vers ceux de nos mères!
Quel est l’ADN de la marque?
Martès est une marque de maroquinerie avec une empreinte streetwear, assez haut de gamme. Les cuirs viennent d’Italie, les pièces de métallerie (oeillets, mousquetons) -qui sont un peu la signature de la marque- proviennent elles d’un fabricant français qui travaille notamment pour Hermès et Vuitton. Ce sont des objets minimalistes, pratiques et modulables, avec un style intemporel.
Le slogan de Martès, c’est “avoir les mains et l’esprit libres”, pourquoi?
On a toutes 1000 journées en une, on va au boulot, on a des enfants, on sort, on ne repasse pas forcément chez nous, on n’a pas besoin d’être encombrées par nos sacs. Il faut qu’ils nous laissent les mains et l’esprit libres. C’est pour cette raison qu’on a pensé des objets qui nous accompagnent au quotidien et peuvent se transformer en fonction de ce dont on a besoin. La banane, qui sert pour les essentiels, peut, par exemple, se porter en bandoulière, en sac à main ou bien autour de la taille. Le cabas, lui, est idéal pour transporter l’ordinateur, les dossiers, etc. On a voulu que les sacs s’adaptent à nos besoins et qu’ils nous laissent libres de penser à autre chose.
Doit-on y voir une aura féministe?
Pour nous, le féminisme, c’est répondre aux besoins des femmes d’aujourd’hui. Elles tiennent un millions de rôles en même temps, nous, on essaye simplement de les aider en proposant des sacs qui sont pratiques. On n’a jamais revendiqué de féminisme dans nos campagnes, mais on aime cette idée de liberté.
Comment voyez-vous Martès dans 3 ans?
On espère que la boîte va grossir, que la marque va s’installer et qu’on sera plus nombreuses! On espère aussi qu’on fera des collaborations avec des artistes et qu’à terme, on développera également d’autres objets!
Propos recueillis par Julia Tissier
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