Alexandra Philibert a lancé Nomad’s, une start-up parisienne dont l’objectif est d’amener le masseur au client, qu’il boive une bière en terrasse ou mange au restaurant.
Imaginez: dix minutes de massage qui viennent à vous, où que vous soyez à Paris, sans avoir à vous isoler de vos amis, en restant habillé.e et assis.e. C’est le projet qu’a lancé Alexandra Philibert avec son conjoint il y a trois ans, en montant sa start-up: Nomad’s. L’idée lui vient à Berlin, où elle étudie alors les lettres modernes, l’histoire de l’art et l’économie. Le concept du massage nomade cartonne dans la capitale allemande alors qu’il n’existe pas en France. Aidée par sa famille et ses amis, elle part à la conquête de Paris, développe son projet, et masse elle-même les clients dans les premiers temps. Aujourd’hui, elle travaille avec une cinquantaine de masseurs professionnels, étudiants ou novices, qui reçoivent une formation au massage Nomad’s “inspiré du shiatsu assis, du massage thaï traditionnel et du californien”, avant de partir sur le terrain. Interview express.
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C’est quoi, Nomad’s?
Nous proposons des massages nomades, qui viennent à vous, essentiellement dans les bars et restaurants, mais également dans les entreprises et les événements. Avec nous, il y a 50 masseurs freelances qui travaillent quand ils le souhaitent. Souvent, on associe le mot “start-up” à une entreprise qui veut grossir très vite et qui s’appuie sur beaucoup d’investisseurs… Moi, je veux tout faire pas à pas, tester des choses, travailler avec un esprit très collectif. L’opposé d’Uber, quoi!
Alexandra Philibert, DR
Le jour où tu t’es lancée?
C’était il y a trois ans. J’habitais à Berlin, j’étais masseuse nomade, c’était mon job étudiant et ça marchait du tonnerre. Il n’existait pas de concept similaire en France et je savais que ça allait marcher. En plus, je ne m’imaginais pas m’asseoir derrière un bureau et travailler pour quelqu’un d’autre. Par contre, étant donné que je venais de passer 18 ans en Allemagne, je ne connaissais rien au système français, j’ignorais totalement comment y monter une boîte. J’ai une certaine naïveté, je fais les choses sans anxiété, je fonce. Une amie m’a beaucoup aidée, nous avons fait des études de marché et développé le concept. Ça a démarré tout doucement, j’allais faire les massages seule.
“Ça ne sert à rien de trop réfléchir, les problèmes qu’on peut rencontrer, on les surmonte.”
Le conseil que tu donnerais à quelqu’un qui veut monter sa boîte?
Ça peut paraître simple, mais il faut y aller, se lancer. Quand on ose, les choses se débloquent au fur et à mesure. Ça ne sert à rien de trop réfléchir, les problèmes qu’on peut rencontrer, on les surmonte, on en apprend au fur et à mesure un peu plus sur soi et sur les autres. Il ne faut également pas avoir peur de parler de ses craintes et accepter les conseils qui viennent de personnes qui réfléchissent différemment. Il est aussi très important d’être bienveillant, ne jamais essayer d’arnaquer qui que ce soit, sans quoi la situation risque de se retourner contre vous.
Tu te vois où dans trois ans?
Je me pose souvent la question. J’aimerais être présente partout en France, mais encore une fois, en y allant tranquillement, une ville après l’autre et en gardant comme objectif le bien-être des masseurs. Ce sont eux qui font vivre le business, il faut qu’ils aient envie de travailler.
Propos recueillis par Margot Cherrid
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