On a lu pour vous ce reportage sur les mystérieux symptômes qui frappent les femmes yézidies libérées des griffes de Daech, et on vous le recommande.
“Souhayla s’est échappée le 9 juillet, deux jours après qu’une attaque aérienne ait fait s’effondrer un mur dans le bâtiment où elle était séquestrée, enterrant une autre fille yézidie capturée avec elle, et tuant leur ravisseur qui avait abusé d’elles, raconte son oncle. À ce moment, elle avait encore la force de se hisser hors des gravats et se rendre jusqu’au premier checkpoint irakien. Mais en quelques heures, elle a arrêté de parler. Le temps d’atteindre le camp où sa mère et toute sa famille s’étaient réfugiés après que Daech ait envahi leur village, Souhayla a plongé dans une sorte d’inconscience. Les médecins qui l’ont examinée lui ont prescrit des antibiotiques contre une infection urinaire étendue. Elle a aussi montré des signes de malnutrition. Mais rien n’explique ces symptômes extrêmes, disent sa famille et ses médecins. ‘Je suis heureuse d’être rentrée’, a-t-elle péniblement murmuré à l’oreille de oncle, en réponse à la question d’un journaliste, ‘mais je suis malade’.”
Cet édifiant reportage nous raconte comment, à l’instar de la jeune Souhayla, 16 ans, de nombreuses femmes yézidies échappées des griffes de Daech à Mossoul, en Irak, commencent à évoquer par bribes leurs trois années de détention au cours desquels elles ont subi des viols à répétition et ont été réduites en esclavage. Mais comme Souhayla, la majorité de ces rescapées souffrent de symptômes difficiles à identifier, qui les plongent dans le sommeil et le silence, parfois même dans des états suicidaires, rendant difficile la communication avec leurs proches qu’elles ont pourtant retrouvés avec joie dans un premier temps.
À lire le plus vite possible en VO sur le site du New York Times.