La flemme de chercher un bonne table, de réserver, et même d’attendre l’addition pendant 3 heures? L’application Bim est faite pour vous! Interview express de sa fondatrice, Anne-Christelle Pérochon.
Comment profiter d’un restaurant gastronomique au dernier moment quand les bonnes adresses sont toujours réservées des mois à l’avance? Et comment choisir, même, quand dans les grandes villes, des dizaines de tables sont susceptibles de vous plaire? Avec l’application Bim, Anne-Christelle Pérochon et son équipe répondent à toutes ces questions en proposant, à portée de téléphone, une sélection de restaurants gastronomiques dans lesquels il reste des tables libres.
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C’est en voyage à Tokyo que la jeune entrepreneure s’est rendu compte du besoin qui existait pour les amateurs de bonne chère. “La gastronomie est une part très importante de la culture d’un pays, et je voulais en profiter au maximum explique-t-elle. Mais je me suis retrouvée face à cette impossibilité de réserver dans certains restaurants, à la difficulté de choisir les bonnes adresses, et puis à la barrière de la langue.” À son retour, la jeune diplômée de la Reims Management School commence à réfléchir à une solution pour pallier à ce type de désagrément. Bientôt, elle accouche de l’idée de Bim: “Les restaurateurs ont un problème avec les no-show, ce taux incompressible de 20% de clients qui ne se présentent pas, ou décommandent à la dernière minute. Nous, on les met en lien avec des clients qui se trouvent dans les environs.” Anne-Christelle Pérochon dessine les premières maquettes de son application, embauche une équipe et, avec elle, lance la version officielle de Bim en avril 2016. Depuis, le nombre d’utilisateurs de l’app, disponible à Paris et Bordeaux, ne cesse d’augmenter. Et la start-up a prévu de s’étendre plus largement en France et d’ouvrir dans une capitale étrangère d’ici la fin de l’année. Interview express de sa fondatrice.
“Les clients peuvent prendre la table en un clic depuis leur smartphone.”
C’est quoi Bim?
C’est un service qui permet à des urbains pressés d’obtenir une table à tout moment dans des restaurants triés sur le volet. Aujourd’hui, c’est avant tout une application, mais ça a vocation à devenir un site web et un chatbot. En misant sur la technologie en temps réel, on connecte les restaurateurs aux données clients. Et pour ces derniers, c’est top: notre app permet la découverte de nouveaux restaurants, triés sur le volet, sans passer des heures à les chercher, les clients peuvent prendre la table en un clic depuis leur smartphone, et enfin, le paiement fonctionne comme avec Uber, depuis l’application: pas besoin, en sortant de table, d’attendre pour avoir l’addition.
Le jour où tu t’es lancée?
J’ai envie de dire à 8 ans quand, avec mon père, on a créé un jeu de société et qu’on a même commencé à contacter des fournisseurs. Le projet n’a pas abouti, mais à partir de là, j’étais mordue: j’allais faire de l’entrepreneuriat. D’un point de vue plus pragmatique, j’ai eu du mal à trouver les bons associés. J’ai mis 3, 4 mois à me dire que je ne me lancerai pas seule, donc je me suis mise à chercher un CTO et un directeur artistique, mais n’ayant qu’un Powerpoint à leur montrer et très peu de fonds, ça paraissait compliqué. J’ai cassé ma tirelire pour développer un prototype, et c’est à sa sortie que j’ai lancé une page Facebook, et que j’ai vu la mayonnaise prendre autour du projet. C’est même cela qui m’a permis d’attirer l’attention de Nicolas Bordas, vice -président TBWAEurope, qui est devenu mon premier investisseur.
“Quand on est jeune et qu’on a eu quelques expériences professionnelles, on a beaucoup d’énergie à dépenser, et pas grand-chose à perdre, il faut foncer.”
Le conseil que tu donnerais à quelqu’un qui veut lancer sa boîte?
Quand on est jeune et qu’on a eu quelques expériences professionnelles, on peut assez vite comprendre comment l’univers de l’entreprise fonctionne, on a beaucoup d’énergie à dépenser, et pas grand-chose à perdre. Donc, à mon avis, en tant que millennial notamment, il faut foncer. Surtout qu’aujourd’hui, en France, le contexte est plutôt favorable aux start-ups. Et d’un point de vue pratique, je conseillerais de faire un benchmark des entreprises, voir ce qui a cartonné dans son domaine. Je me suis énormément intéressée à Airbnb et Uber par exemple, pour comprendre l’ADN de leur réussite et conjuguer ces différents ingrédients dans la stratégie de Bim. Ça me paraît important d’avoir ce socle culturel. Et puis évidemment, il faut s’entourer, apprendre des réussites et des erreurs des entrepreneurs que l’on peut rencontrer.
Tu te vois où dans 3 ans?
Peut-être ici à Paris, peut-être à notre siège de Tokyo. Ou bien celui de Singapour, ou de Shanghai. L’Asie est un énorme marché, touristes comme locaux sont intéressés par le type d’adresses qu’on propose, il n’y a pas de concurrents… Donc on espère vraiment s’y développer. Et étendre notre activité en nous adressant à d’autres professionnels. Les concierges d’hôtels, par exemple, sont une bonne clientèle: ils sont fréquemment chargés de faire des réservations, mais n’ont pas nécessairement des quantités d’adresses en tête et doivent tout gérer par téléphone. Bim peut leur simplifier la vie.
Propos recueillis par Mathilde Saliou
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