L’animatrice télé Hapsatou Sy vient de publier son premier livre, Partie de rien. Elle y raconte sa trajectoire de femme d’origine sénégalo-mauritanienne, issue d’une famille nombreuse, qui a su utiliser la richesse de son histoire pour devenir entrepreneure.
Un BTS commerce international en poche, Hapsatou Sy s’est lancée à 24 ans dans l’entrepreneuriat. Aujourd’hui, douze ans plus tard, c’est une entrepreneure aguerrie. Polyvalente, la jeune femme de 36 ans est également présentatrice du magazine Afrique Investigation sur Canal +, et elle est à présent l’auteure d’un premier livre intitulé Partie de rien. Hapsatou Sy y retrace son parcours entrepreneurial en dents de scie, la détermination dont elle a dû faire preuve pour aller jusqu’au bout de son projet, et également la fois où elle a dû “déposer les armes”. Le résultat? Un ouvrage source de motivation pour toutes celles et ceux qui voudraient se lancer dans l’aventure entrepreneuriale.
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Touchante mais loin d’être misérabiliste, Hapsatou Sy nous parle de son enfance, de son père passé par Lampedusa qu’elle décrit comme “le héros de [sa] vie” et de sa mère “businesswoman dans l’âme”. Elle raconte aussi les cheminements qui l’ont amenée à se lancer et à créer son premier salon destiné à la beauté sur l’Île Saint-Louis dans le 4ème arrondissement de Paris, sans omettre de revenir, avec franchise, sur ses victoires et ses échecs, son burn-out et sa liquidation judiciaire.
“Qu’on arrête de regarder les champions issus de milieux modestes comme des bêtes de zoo ou des phénomènes de société!”
Son livre, agrémenté d’interviews de professionnels -avocats, communicants, dirigeants d’entreprise- et enrichi de fiches-questions, permet aux lectrices et aux lecteurs de mieux appréhender le monde entrepreneurial et de s’y projeter. Hapsatou Sy tient à ce que sa réussite ne soit pas vue comme une exception: “Qu’on arrête de regarder les champions issus de milieux modestes comme des bêtes de zoo ou des phénomènes de société!”, écrit-elle. Dans Partie de rien, celle que l’on surnommait “petite” a des airs de motivational speaker, ces conférenciers qui motivent les troupes à travers leur propre réussite. Interview.
Ton éducation a-t-elle participé de ta détermination?
Oui, mon éducation a été un réel moteur, et les valeurs que mes parents m’ont inculquées sont à la source de tous mes projets. J’ai été éduquée en écoutant mon père parler de l’importance du travail, de la liberté, et en voyant ma mère déterminée et battante dans n’importe quelle situation. Ma détermination est donc aujourd’hui une façon d’honorer leurs parcours et de les remercier.
Depuis toute petite, tu excelles dans l’art du système D, d’où te vient cette créativité?
Cette créativité et cet art du système D proviennent d’une envie de me dépasser, d’un besoin de prouver que je suis capable. C’est une folie créatrice qui m’anime quotidiennement! Je pense que l’impossible n’existe pas, et d’ailleurs, ma devise c’est: l’impossible recule toujours quand on avance vers lui.
Comment as-tu réussi à t’imposer dans un milieu entrepreneurial très masculin?
En me disant que ce milieu n’était absolument pas masculin! Chacun est à même d’entreprendre. Chaque personne a sa valeur ajoutée, son petit plus qui peut devenir grand en étant exploité. Il suffit d’y croire, de le vouloir … Et surtout de travailler! Tout est possible, mais rien ne tombe du ciel.
“Parler d’une ‘femme virile’, ça permet de rappeler que nous sommes tous égaux, nous les ‘Hommes’!”
Tu expliques qu’une femme ambitieuse, c’est une femme virile. C’est quoi pour toi une femme virile?
Mon père a dit un jour, en parlant de moi, “j’ai mis au monde un homme”. Pour lui, c’était sa façon de dire que j’avais les épaules pour porter de grands projets, et la force de me battre contre les clichés. Parler d’une “femme virile”, ça permet de rappeler que nous sommes tous égaux, nous les “Hommes”!
Tu avoues dans ton livre que trop d’ambition peut devenir improductif. Quelle est la limite à l’ambition?
Il est important de voir grand, mais il est essentiel de penser à ce qui est réalisable pour pouvoir passer de l’idée à la concrétisation d’un projet, sans être démoralisé.e! Le “trop d’ambition” peut aussi être un frein parce qu’il peut être mal perçu, mal réceptionné. Les personnes qui disent avoir de l’ambition reçoivent régulièrement des remarques.
Dans ton livre, tu reviens également sur tes défaites: savoir reconnaître ses erreurs, c’est un atout?
L’échec n’est pas une défaite. En parler, réfléchir à ce qui nous a mené.e jusqu’à lui est une façon d’en ressortir grandi.e. Et surtout, cela permet de percevoir l’échec comme une seconde chance et une nouvelle opportunité, pour recommencer… En mieux!
La chose à savoir avant de se lancer?
Il faudra travailler. Il faudra en vouloir. Il faudra être patient.e. Et aimer, aimer beaucoup ce que l’on fait! Il y aura des hauts et des bas, et il faudra savourer les petites victoires et tirer des leçons de chaque échec.
Tes conseils pour réussir?
Je conseille de travailler, d’avoir envie, d’être optimiste et très déterminé.e! Ma vision de la réussite est d’atteindre ses objectifs.
Propos recueillis par Samia Kidari
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