Si vous ne deviez voir qu’une seule vidéo aujourd’hui, ce serait cette émouvante chronique de Nicole Ferroni sur Alep, en Syrie.
Une fois de plus, l’humoriste Nicole Ferroni a fait de sa pastille matinale sur France Inter un moment de gravité et de profondeur. S’emparant de la triste actualité syrienne, elle a choisi d’évoquer le quotidien de la ville assiégée d’Alep, qu’elle suit sur les réseaux sociaux grâce au journaliste citoyen Hadi Alabdallah. “Depuis peu, je suis les publications d’un certain Hadi Alabdallah, qui se présente comme journaliste indépendant, et je le suis, lui, pourquoi? Parce que, un, Twitter a mis un petit sigle bleu pour me signaler qu’il existe vraiment; deux, sur les vidéos qu’il partage, on voit sa tête sur fond d’Alep, enfin sur fond de ruines, sans photomontage, ce qui veut dire que ce monsieur a le mérite et le courage d’être sur place; et trois, ce jeune homme suit régulièrement le travail des casques blancs syriens, ces civils qui sauvent d’autres civils, ce qui me fait dire que Hadi Alabdallah est au moins un peu du côté des civils.”
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Feuilletant ensuite un Guide du routard de la Syrie daté de 2006, elle décrit ce que fut Alep, deuxième ville du pays, il n’y a encore pas si longtemps: une ville où l’on descendait à l’hôtel et où l’on dînait au restaurant recommandés par le guide. “La guerre, ça n’est pas si loin que ça, la guerre, ce n’est pas un truc de loin, là bas, la guerre, ça peut avoir des allures d’ici et de maintenant qu’on fracasse, c’est prendre un présent et le réduire en cendres, c’est remplacer le cosy par la terreur, c’est mettre un chaos qui ne laisse plus aucune place à la douceur, pas même celle des pâtisseries, car la guerre avale toutes les couleurs et met du noir à la place.”
En cette funeste semaine pour Alep, que nous observons de loin, sidérés et impuissants, cette émouvante chronique n’a pas secoué que les auditeurs de France Inter: Nicole Ferroni l’a terminée des larmes dans la voix.
Myriam Levain
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