Nili Hadida, la voix du duo Lilly Wood and the Prick, est marraine du festival vegan Smmmile, qui se déroulera à Paris du 16 au 18 septembre. On a parlé avec elle de son engagement.
Après We Love Green, le festival de musique respectueux de l’environnement, voici Smmmile, le “1er Vegan Pop Festival” en France. Pour cette édition inaugurale, l’événement, marrainé par Nili Hadida de Lilly Wood and the Prick, se tiendra du 16 au 18 septembre au Trabendo à Paris et dans différents lieux du quartier de la Villette. Au programme, concerts, Dj sets, ateliers de cuisine et inévitables food trucks, mais aussi un village des initiatives et des projections ciné, pour interroger notre mode de consommation alimentaire… et pourquoi pas en changer.
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Arrêter de consommer des aliments de provenance animale, la chanteuse de Lilly Wood and the Prick en a fait le vœu et s’y tient depuis plusieurs mois. Si la musicienne poste parfois des photos de salade sur son Instagram, le festival Smmmile lui permet d’exprimer à voix haute son engagement. Interview.
À quand remonte ton veganisme? Quel a été le déclic?
J’ai toujours eu une très grande sensibilité pour les animaux, mais surtout une compassion envers les plus faibles et les injustices en général. Je suis devenue végétarienne d’abord. Puis, en me renseignant sur la façon dont sont obtenus les produits dérivés des animaux, je me suis rendu compte que les raisons qui m’avaient poussée à arrêter la viande s’appliquaient d’autant plus à ces produits. Je me suis sentie hypocrite et j’ai horreur de ça. J’ai donc sauté le pas il y a un an et demi.
Au quotidien, et notamment en tournée, est-il compliqué de s’alimenter correctement quand on est vegan?
Honnêtement, il y a des choses bien plus terribles dans la vie que de s’imposer un régime un peu extrême -selon nos habitudes et dans notre société. Parfois, je ne mange pas exactement ce que je voudrais, mais est-ce si grave? Si c’est la bonne chose à faire, je considère que je peux me passer d’un bon tas de choses.
Au niveau vestimentaire, appliques-tu aussi les préceptes vegan, notamment pour les chaussures?
Je n’achète quasiment plus de cuir. Il m’est arrivé de craquer et d’acheter une paire de chaussures en cuir l’année passée. J’espère ne pas re-craquer. C’est très, très dur pour moi car j’ai un goût assez prononcé pour les objets de luxe ou la mode. Mais je refuse de faire passer ces goûts avant la vie d’un animal. C’est super égoïste si on y pense. Je porte encore les chaussures en cuir que je me suis offertes avant mon changement de vie. C’est assez dur de trouver de belles chaussures sans cuir. J’adorerais collaborer avec une marque populaire et faire une collection vegan à mon goût.
“Je déteste imposer mon point de vue et surtout, je comprends qu’on ne soit pas d’accord.”
Être vegan a-t-il un prix? Tout le monde peut-il s’offrir ce mode de vie?
Si l’on considère que le temps, c’est de l’argent, oui. Mais sinon, non. Être vegan ne coûte pas plus cher. Je crois même que ça coûte moins cher. Après tout, on enlève bien le beurre des épinards, non? (Sourire.)
Pourquoi avoir accepté d’être la marraine du festival Smmmile? As-tu envie de prêcher la bonne parole?
Prêcher, c’est un mot que je n’aime pas. Je déteste imposer mon point de vue et surtout, je comprends qu’on ne soit pas d’accord. Je voudrais simplement établir un dialogue et changer la vision du veganisme que peuvent avoir les gens. Pour moi, c’est un premier pas très important. Le festival me donne l’opportunité de partager ma vision du veganisme. Et puis, je considère que c’est ma responsabilité. J’ai la chance incroyable d’avoir eu un peu de succès et que ma voix soit un peu écoutée. Autant dire les choses que je trouve importantes.
Es-tu engagée dans d’autres causes?
Pour l’instant, non. Mais le veganisme touche de très près l’écologie. C’est carrément le même débat à mon avis. Mais avant de m’engager, je vais essayer de changer ma consommation d’abord. Pour ne pas être hypocrite.
Si tu devais donner trois bonnes raisons de passer au vegan, quelles seraient-elles?
Trois, ce n’est pas assez! (Rires.) Être vegan n’est pas un challenge, ni quelque chose qu’on prouve aux autres. Ni à soi, d’ailleurs. Parfois, il m’arrive de craquer et de manger des huîtres. Je l’assume, il ne faut pas être frustrée. Par contre, si on décide de manger des burgers et de boire du lait, il faut être capable de se regarder dans la glace et d’assumer qu’on fait passer son appétit avant la vie d’un veau de quelques mois à peine, et la souffrance pendant des années d’une vache à qui on a arraché son petit. Personnellement, je préfère boire du lait de soja. Alors que, croyez-moi, je sais bien que c’est dégueulasse, le lait de soja. (Rires.)
Propos recueillis par Faustine Kopiejwski
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