Avec Mon Voisin Cuisine, Anouck Talban a inventé le Airbnb culinaire. Interview express d’une jeune start-uppeuse à suivre.
Savourer un repas fait maison mais sans mettre un pied dans sa cuisine n’est plus réservé aux dimanches soirs post-déjeuner chez vos parents, où vous rentrez dans votre appartement les bras chargés de tupperwares remplis d’une nourriture que vous ne connaissez que trop bien. Pouvoir manger du homemade varié à un prix plus qu’abordable, c’est la promesse de Mon Voisin Cuisine, plateforme collaborative fondée par Anouck Talban, 27 ans, qui travaille aujourd’hui avec Fanny Lisle, responsable communication, et Bryan Marx, leur stagiaire marketing et développement. Préparés par des passionnés de cuisine -dont la plupart veulent en faire leur métier et se servent de la plateforme comme d’un tremplin-, les plats vont du samoussa pour l’apéro au gâteau Reine des neiges en passant par la blanquette de veau. Interview.
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C’est quoi, Mon Voisin Cuisine?
C’est une plateforme en ligne qui met en relation les “talents”, des particuliers qui vendent des plats faits maison, et les “gourmands”, ceux qui veulent les acheter. Ce site permet de bien manger pour pas cher. La vente est réalisée à la demande, c’est-à-dire que les plats sont cuisinés exclusivement pour vous. On commande la recette qui nous fait envie et il suffit d’aller la chercher chez le “talent” ou, si l’on vit à Paris, d’attendre tranquillement de se faire livrer par un coursier à vélo. Aujourd’hui, il y a plus de 1000 talents et 6000 recettes pour 10 000 gourmands, avec un tarif qui oscille entre 6 et 8 euros le plat.
“Un bon entrepreneur arrive à trouver des solutions et à surmonter tous les obstacles.”
Le jour où tu t’es lancée?
J’ai grandi aux Antilles et, quand je suis arrivée en métropole à 18 ans pour faire mes études, j’allais manger chez des potes qui, eux aussi, venaient d’ailleurs. Comme j’y allais presque tout le temps, un jour l’un d’eux m’a dit sur le ton de la plaisanterie: “Comme tu viens tout le temps, tu pourrais payer ton plat!” C’est à partir de là qu’a germé l’idée de cette plateforme. Je l’ai laissée mûrir et, en avril 2014, j’ai créé une cagnotte KissKissBankBank. L’engouement des gens, les promesses de financement et les retombées presse plus qu’encourageantes ont été un déclic, j’ai fini par faire une étude de marché et me lancer. La version bêta du site est née en janvier 2015, en juillet je quittais mon job de planneuse stratégique dans un groupe média et en novembre de la même année, la vraie version était en route.
Le conseil que tu donnerais à quelqu’un qui veut monter sa boîte?
Se dire qu’il n’y a pas de problèmes mais toujours des solutions. Quand on monte une boîte, il y a toujours un souci, un bon entrepreneur arrive à trouver des solutions et à surmonter tous les obstacles.
Tu te vois où dans trois ans?
Avec une grande équipe et encore plus de talents! Notre différence avec une boîte classique, c’est qu’on met en relation les gens, ce sont eux qui portent le truc. J’espère que dans trois ans on contribuera aux projets personnels d’encore plus de gens pour que l’on me dise un jour: “Grâce à vous, j’ai monté mon salon de thé.”
Propos recueillis par Anne-Charlotte Dancourt
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