Lancé en février à Toulouse, Girls Don’t Cry s’est donné pour mission de promouvoir la création féminine.
Depuis plus de 10 ans, l’association La Petite est connue du public toulousain pour accompagner des artistes locaux dans leur développement et organiser The Waiting Room, des soirées clubbing dans des lieux inscrits au patrimoine de la ville rose. Mais cette structure, gérée par une équipe de quatre personnes dont la moyenne d’âge n’excède pas 25 ans, est aussi engagée dans la lutte contre les inégalités hommes-femmes. Si elle possède un “pôle égalité”, qui œuvre auprès de femmes en insertion à travers des ateliers, elle a également lancé en février Girls Don’t Cry, une entité présente sur les réseaux sociaux (Facebook et Twitter) et destinée à promouvoir la création féminine.
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Ce média d’un nouveau genre distille une vision moderne et pointue de la lutte contre les inégalités entre femmes et hommes.
En relayant des initiatives féminines, des clips, des articles, mais aussi en organisant des événements dédiés à l’art au féminin, Girls Don’t Cry entend lutter contre les inégalités hommes-femmes de façon innovante, histoire de rallier à sa cause un public pas forcément acquis d’avance. Fort d’une identité visuelle léchée -tous les visuels qui atterrissent sur les comptes de Girls Don’t Cry sont retravaillés par Camille Mathon, l’une des membres du crew-, ce média d’un nouveau genre distille une vision moderne et pointue de la lutte contre les inégalités entre femmes et hommes. Et œuvre sur le terrain avec autant d’élégance, en organisant par exemple, ce vendredi 17 juin, son tout premier concert au Connexion Live à Toulouse. Celui de la rappeuse qui monte Tommy Genesis, en partenariat avec l’association hip hop Face Cachée. On a parlé de Girls Don’t Cry avec Marie Ufferte, à l’origine de l’initiative.
D’où est venue l’idée de ce projet?
On est partis du constat que la question des inégalités femmes-hommes touchait bien trop souvent un même public: celui des 30-40 ans. La population plus jeune semble être moins préoccupée par cette thématique. L’objectif de Girls Don’t Cry était donc de toucher, à travers l’art et la culture, un public plus varié, qui à la base n’est pas trop sensibilisé à cette problématique. Quand on a pensé à la création du projet, le plus important pour l’équipe, c’était d’être raccord avec l’identité de départ de La Petite, qui est une structure proche de la scène électronique et de la culture pop. Nous ne voulions pas mettre en place deux projets distincts, mais deux projets qui s’inscrivent dans le même état d’esprit.
Pourquoi œuvrer en faveur de l’égalité femmes-hommes dans le secteur artistique en particulier?
D’abord, il y a une forte influence de la scène électronique à Toulouse et c’était pour nous une façon novatrice d’aborder le sujet. Et puis, c’est un fait, les femmes sont sous-représentées dans le secteur de l’art. On peut penser, à tort, que c’est un domaine ouvert, que les femmes y occupent une grande place, mais c’est en réalité une idée reçue que nous voulons déconstruire. En matière d’embauche notamment, le milieu culturel est encore plus inégalitaire que d’autres. Par exemple, il y a plus de femmes en postes dans l’armée que dans le secteur artistique. Il reste donc d’importants efforts à réaliser pour que l’opinion publique prenne conscience de ce problème. C’est l’ambition première de Girls Don’t Cry.
“Les médias constituent le relais privilégié pour dénoncer les inégalités, les rendre visibles.”
Quel type d’événements aimeriez-vous le plus organiser?
Nous souhaiterions mettre en place des grands temps forts. Des soirées musicales où l’on mêlera l’expérience de The Waiting Room, où l’on pourra découvrir de nouveaux talents féminins, et l’organisation de débats autour du sujet de l’égalité hommes-femmes.
En prenant la parole sur les réseaux sociaux, vous vous positionnez comme un véritable média. À ton avis, ces derniers ont-ils un rôle important à jouer dans la lutte contre les inégalités entre hommes et femmes?
Ils ont un rôle primordial dans cette lutte. Les médias constituent le relais privilégié pour dénoncer ces inégalités, les rendre visibles. Je pense qu’ils doivent montrer des conduites exemplaires en la matière. Ils devraient être là pour faire prendre conscience au public que cette problématique de société nous concerne tous et persiste malheureusement encore aujourd’hui.
Quels sont vos objectifs à court et long termes?
Nous travaillons sur la création de contenus, notamment la réalisation d’interviews d’artistes féminines de passage à Toulouse. Nous voulons aussi proposer de la formation aux artistes féminines, pour les aider à construire leur projet, leur carrière. Nous sommes actuellement en restructuration: La Petite va bientôt fusionner avec l’association Illusion & Macadam, qui accompagne le développement artistique et culturel à Montpellier. On verra si, grâce à ce rapprochement, La Petite et Girls Don’t Cry pourront se développer dans cette région. Pour l’instant, l’idée est d’exister au maximum dans le sud. Et si, plus tard, des occasions se présentent, pourquoi pas élargir géographiquement nos champs d’action.
Propos recueillis par Camille Gillet
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