L’hymne de notre génération?
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Sans doute une chanson de Beyoncé, comme Run the World (Girls). C’est puissant, dynamique, girl power: c’est assez représentatif de notre génération et ça donne beaucoup d’espoir.
Le film emblématique de notre génération?
Les Trois frères, des Inconnus. C’est un film qui a vachement influencé notre génération. Ils ont inventé un tas d’expressions qu’on reprend tout le temps, et ils ont capté des stéréotypes qui sont encore hyper vrais. Personnellement, ça a marqué mon enfance.
L’événement le plus marquant de notre génération?
Le 11 septembre et le 13 novembre. Le 11 septembre, c’était quelque chose de fou qui a ouvert une nouvelle ère. Et le 13 novembre est un événement extrêmement fort dans l’esprit commun, très douloureux pour toute une population. Ce genre d’événements te font appartenir à une génération et entrer dans l’histoire, d’une certaine manière.
Qu’est-ce que notre génération a inventé de plus drôle?
De plus risible, en tout cas, c’est l’hoverboard. Ce sont des espèces de skates ridicules qui avancent tout seuls quand on se penche en avant. J’ai même vu des policiers en utiliser récemment.
L’expression de notre génération que tu utilises le plus souvent?
“Je m’en bats les couilles.” (Rires.) Je l’ai même mise dans l’un de mes textes de chanson.
Le cliché qui revient souvent à propos de notre génération?
On a une vision assez pessimiste de notre génération. Elle serait sans espoir et sans futur, tout aurait déjà été fait, que ce soit en politique ou en culture. Je pense que c’est un vrai cliché et qu’on peut aller bien au-delà de ça.
Quelle est la chance de notre génération?
Internet. On a grandi avec, on l’a eu en main assez tôt. Ça permet énormément de choses et je pense que c’est une grande chance.
Et la malédiction?
Peut-être aussi Internet. Il y a énormément de contenu et on est donc dans l’impossibilité de faire des choix. Et puis, on a tout à portée de main, on n’a rien à creuser.
La féminité vue par notre génération, ça donne quoi?
Aujourd’hui, les féminités, c’est comme les identités: des choses qu’on peut choisir.
Quelle place la musique occupe-t-elle au sein de notre génération?
Elle est reine. C’est l’un des arts les plus populaires et les plus accessibles, notamment avec Internet et toutes ces plateformes qui nous offrent énormément de musique à écouter à travers le monde entier, ce qui n’était encore pas possible il y a quelques années.
Si tu devais écrire un morceau représentatif de notre génération, il serait comment?
Ce serait une longue montée, assez progressive et lente mais certaine, avec un beat grondant et qui se terminerait en apothéose.
Quels sont les défis que notre génération doit relever?
On a avancé très vite et très fort dans le progrès. Maintenant, il faut arrêter de foncer, prendre du recul et apprendre à se servir correctement de tout ce qu’on a mis au point, histoire de ne pas détruire les générations futures.
Quand te sens-tu le plus en phase avec notre génération?
Quand je suis sur scène. C’est le moment où il y a une vraie communion avec les gens qui sont là, en face de moi, et c’est la manière la plus directe de faire partie de quelque chose.
À quel moment as-tu l’impression de faire partie d’un autre siècle?
Quand je suis dans mon bain! Déjà, parce que ça consomme beaucoup d’eau, ce qui n’est pas du tout raccord avec les préoccupations actuelles! Et puis, tout à coup, je me détends. La vie dans laquelle je suis va toujours très vite, très fort; rien que de me poser et de prendre soin de moi me permet de me sentir ailleurs, loin.
Propos recueillis par Julia Tissier
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