Chaque année au Festival international de mode et de photographie de Hyères, l’agence Stage of the Art, avec Converse, assure la programmation des concerts. Rencontre avec Petite Meller, qui jouait vendredi 22 avril sur le parvis de la villa Noailles.
Petite Meller aurait bien voulu parler féminisme avec nous. Son morceau Baby Love, vu plusieurs millions de fois sur YouTube, rend d’ailleurs hommage, d’après elle, aux femmes africaines. Mais nous sommes au Festival de mode et de photographie de Hyères alors, pour une fois, c’est plutôt de style et d’art visuel dont on discutera.
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Sur une terrasse de la villa Noailles, juste après son concert programmé par l’agence Stage of the Art, on retrouvé la Londonienne de 29 ans pour échanger sur ses inspirations. Encore en tenue de scène -un simple maillot de bain une pièce blanc paré d’une veste Chanel et d’une casquette assortie, Converse aux pieds-, d’une voix minuscule, cette artiste née un 14 juillet, qui dit aimer le tricolore et s’identifier à Cosette, nous a livré les secrets de son image pop et pointue.
Sur scène et dans tes clips, tu as un style visuel très affirmé. Quelle est ton approche?
Je suis très inspirée par le cinéma. J’adore Jean-Luc Godard, François Truffaut… J’ai aussi rendu hommage au film L’Enfer d’Henry George Clouzot dans mon clip de Backpack, qu’on a tourné en France, à Garabit (Ndlr: connu pour son viaduc de couleur rose). J’aime aussi le cinéma italien, notamment les films d’Antonioni, de Fellini… Mais aussi Bergman ou Hitchcock. Bref, je pourrais continuer longtemps comme ça, je suis une obsédée de cinéma!
Tu ne portes pas de bas aujourd’hui, tu es juste en maillot de bain avec une veste. C’est un statement mode d’avoir l’intégralité des jambes à l’air?
C’est juste plus confortable pour danser. J’y suis habituée car j’ai suivi des cours de danse classique avant de faire de la musique. D’une manière générale, je ne porte jamais de pantalon en tout cas, uniquement des jupes.
Pour tes vidéos, tu travailles toujours avec les mêmes personnes. De qui s’agit-il?
Je les ai tous rencontrés sur le Web, ils m’ont contactée sur Facebook. Il y a A.T. Mann de Boston et Napoleon Habeica du Mexique à la réalisation, et la Japonaise Nao Koyabu, qui vit aujourd’hui à Londres comme moi, au stylisme. C’est incroyable comme on peut se connecter aux gens du monde entier. J’appelle ça mon “petit empire”.
Qui est ton icône du style absolue?
Peut-être Anita Ekberg, j’aime son goût de l’absurde. Elle était “larger than life”, mais aussi très sexy, c’était la femme fatale par excellence.
Quel(le) artiste trouves-tu vraiment intéressant(e) dans la musique en ce moment?
Shamir. C’est un ami à moi, il a écrit une chanson pour mon nouvel album. Ce disque est très inspiré par l’Afrique, il y a beaucoup de saxophone, j’appelle cela le “nouveau jazzy pop”. C’est un nouveau style que j’ai inventé, qui s’inscrit dans la veine de Paul Simon. Sur mon album, on a même enregistré Lady Smith Back Mambazo, le groupe vocal qui chantait avec ce dernier.
Une citation que l’on attribue à Frank Zappa dit: “Écrire sur la musique, c’est comme danser sur de l’architecture”. Toi qui viens de faire un concert sur le parvis de la villa Noailles, peux-tu nous dire ce que ça fait réellement, de danser sur de l’architecture?
J’adore ça, car j’aime ce qui est absurde. Dans ma prochaine vidéo, pour le morceau Milk Bath, je vais clairement danser sur de l’architecture. Je ne peux pas t’en dire beaucoup plus, sinon que je suis partie très très loin pour la shooter. Mais, pour en revenir à ta question, danser sur le parvis de la villa Noailles était une expérience géniale. J’ai eu l’impression d’être le personnage de l’un des films que j’adore. Et puis, j’ai essayé de faire sauter et danser des gens très sérieux et ça a marché, ce qui n’est pas rien! (Rires.)
© Andrea Montano
Propos recueillis par Faustine Kopiejwski
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