La pochette du nouvel album du groupe est probablement la plus laide depuis un bail. Mais qu’est-ce qui s’est passé, les filles ?
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1- L’esthétique Puy du Fou
On connaissait le goût des deux soeurs pour les univers à la naïveté arty peuplés de poneys, d’arcs-en-ciel et d’aisselles poilues. Par contre, on ne savait rien de leur passion pour le Moyen Age, superbement représentée par cette typo gothique chromée effet 3D du meilleur goût, qui sent plus la blague de graphiste que l’esthétique d’avant-garde. Après avoir joué les fées transgenres sur leurs précédents albums, les deux soeurs nous la jouent désormais sorcières troubadours directement échappées d’un livre d’heroic fantasy, cristaux sur le front et mines inspirées de rigueur. Si Bianca et Sierra citent le culte Dark Crystal parmi leurs inspirations pour cet album, c’est davantage Le Chevalier de Montmirail, magnifique tube d’Era issu de la bande originale des Visiteurs qui nous vient à l’esprit, scandé par les “Montjoie !” et autres “Saint-Denis !” de Jean Reno.
2. Le forêt magique
Entre Brocéliande et un campement de Gitans à Rambouillet, le lieu où pose CocoRosie interroge par ses arbres nus et tristes. Mais où sont-elles ? Que font-elles ? Qu’attendent-elles les yeux pleins d’espoir ? Mystère. Une hypothèse tout de même : refusant les conventions d’un monde capitaliste et phallocrate, Bianca et Sierra sont sur le point de prendre le RER pour aller partager leur amour de la musique en chantant La Vie en rose dans un couloir du métro. La preuve ? Sur la pochette de l’édition vinyle de l’album, elles apparaissent toutes deux quelque peu effrayées (en tout cas très effrayantes) sur une route de campagne glauque. L’image semble directement sortie d’un reportage de Mystères impliquant deux diseuses de bonne aventure tuées sur le bord d’une route, qui reviendraient hanter les gens du quartier. Brrr.
3.Tendance kermesse
Est-ce une soudaine averse qui a contraint les deux soeurs à se couvrir de ce feutre bleu où un réel parti pris esthétique ? Et que penser de ces deux robes tout droit sorties du vestiaire d’une kermesse de CM2 ? Si les chanteuses voulaient nous la jouer créatures des bois, c’est raté : on dirait plutôt deux poubelles prêtes à nous lire les lignes de la main que de mystérieuses habitantes de la forêt. Hé, mais c’est Leroy-Merlin l’enchanteur, là ou quoi ?
4. Les problèmes de pilosité
Les frangines ont toujours affiché leur affection pour les poils sous les bras et les moustaches dessinées sous leur petit nez. On découvre aujourd’hui que ça ne s’arrange pas, loin de là. En rupture avec tout ce qui pourrait insuffler une once de glamour dans leur image, elles ont carrément mis le paquet avec ces faux boucs de D’Artagnan mutant. Toutefois, si Bianca (à gauche) a soigné sa fausse stachemou en la stylisant façon Dali du futur, Sierra (à droite) semble surtout avoir mangé une barbe à papa bleue et s’en être foutue partout. En réalité pourtant, cet accoutrement est un manifeste contre l’assignation de genre. Est-ce pour cette raison que Bianca et Sierra ont insisté pour se coller le surplus de leur barbe en mousse sur les sourcils ? Quoi qu’il en soit, faudrait penser à fermer un peu vos bouches, vous allez avaler des moustiques, les filles.
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