Dans la websérie Nana, la comédienne Camille Tissot incarne Juliette, une trentenaire persuadée que son mec va lui faire une surprise alors qu’il l’a quittée.
Juliette, c’est la nana qui va vous faire relativiser votre rupture. La dernière fois, vous vous trouviez pathétique, vous aviez l’impression d’avoir perdu votre dignité après avoir envoyé ce dernier texto? Eh bien, en regardant la websérie Nana -diffusée tous les dimanches à 17h30 sur la chaîne YouTube dédiée-, vous allez vous faire du bien. Juliette est trentenaire, elle vient de se faire larguer mais elle est intimement persuadée que tout ça n’est qu’un subterfuge imaginé par son mec pour lui préparer une surprise. Cette conviction profonde l’amène alors à toutes sortes de situations plus absurdes les unes que les autres. Voici le premier épisode pour vous faire une idée:
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
C’est à Camille Tissot, comédienne et journaliste de 28 ans, que l’on doit Nana. Et si c’est elle qui incarne le personnage principal, elle l’assure: “Ça n’a rien à voir avec ma vie!” Née à Montpellier, la jeune femme est venue étudier à Paris après son bac. Une prépa et une maîtrise de lettres à la Sorbonne plus tard, elle devient d’abord journaliste culture et pige pour Le Figaro, Time Out ou encore Paris Bouge. Aujourd’hui, si elle continue d’écrire des articles, notamment “des critiques de théâtre”, Camille Tissot fait “de la comédie à plein temps” et se consacre en priorité à l’écriture de scénarii.
“Comédienne, c’est un métier qu’il faut faire à plein temps.”
Cette réorientation, c’est un peu grâce à sa famille: “Quand j’étais petite, je faisais beaucoup de théâtre, j’ai toujours été attirée par cet univers mais quand je suis devenue grande, je n’ai plus osé pousser la porte des salles, je faisais des spectacles de rue mais je n’assumais pas, se souvient-elle. Alors un jour, ma famille m’a offert un stage d’été au Cours Florent.” C’était en 2010. “À la fin du stage, mes profs m’ont demandé de rester et ça a commencé comme ça!” À l’époque, Camille Tissot bosse encore au pôle culture du site Web du Figaro et, durant deux ans, elle suit le Cours Florent du soir. Rapidement, elle redevient journaliste free lance et se lance dans les cours de théâtre “à fond” car elle estime que “c’est un métier qu’il faut faire à plein temps”. Elle sort de l’école en juin 2015 et joue dans quelques films/séries (Tu veux ou tu veux pas, Une chance de trop), fait de la figuration et continue le théâtre -elle sera à Avignon cet été avec la pièce Les Choutes de Barillet et Grédy.
C’est au Cours Florent qu’est née Nana. “On nous avait demandé d’écrire une histoire d’amour, raconte Camille Tissot, et comme ça peut être rapidement cul-cul, je me suis dit que ça pouvait être marrant d’imaginer une fille qui pense que son mec va lui faire une surprise alors qu’il l’a quittée.”
Épisode 2 – La surprise
Au début, ce qui devait être une pièce est devenue une websérie. “J’en ai d’abord fait un seul-en-scène mais finalement, le format Web, je ne connaissais pas et ça m’a permis de tester”, explique la comédienne. Avant de lâcher: “Finalement, se planquer derrière un écran, jouer chez soi, c’est moins flippant que d’affronter un public!” Camille Tissot trouve alors un réalisateur qui débute et accepte de participer au projet sans trop de budget. “On a fait un crowdfunding et on a récupéré 6000 euros donc j’ai pu payer le photographe, la graphiste et le réalisateur”, précise-t-elle. Pour le moment, 15 épisodes sont prévus et “on ne sait pas quand on va s’arrêter”.
Épisode 3 – L’organisation de la surprise
Avec le personnage de Juliette, Camille Tissot a décidé d’exarcerber “un penchant qu’on a toutes en nous et qu’on n’assume pas:celui de se faire des films”. Elle le pousse ici à l’extrême, “un bon moyen de rire de nous”, faisant de Juliette une “folle qui assume sa folie”. Et si la comédienne estime que “c’est une force d’être imaginative, dans le cas de Juliette, ça a un côté pathétique”. Lorsqu’on évoque le sexisme potentiel d’un tel personnage, Camille Tissot se défend: “Juliette est indépendante et se fout du regard des autres. Certes, elle est tarée, érotomane mais elle assume, elle ne demande pas de l’aide aux gens et finalement, elle est assez forte dans son mal-être.”
Épisode 6 – Le placard
En parlant de mal-être, on a décidé de soumettre Camille Tissot à une interview “Névroses”.
Ta pire névrose?
J’en ai plusieurs! Il y a d’abord les guêpes: ça m’est déjà arrivé de me foutre à l’eau tout habillée pour échapper à l’une d’elles. En fait, je flippe qu’elles se prennent dans mes cheveux. J’ai peur du noir aussi et des cambrioleurs: j’imagine toujours qu’il y a un cambrioleur derrière ma porte ou qu’il est dans mon appartement, que je ne le vois pas et qu’il a le temps de se cacher sous le canapé le temps que je passe de la chambre aux toilettes par exemple!
Tes symptômes?
Pour les guêpes, en général, je me mets à courir très vite et à crier très fort! C’est souvent un peu gênant si jamais je suis en rendez-vous de boulot ou en tournage, ça me décrédibilise assez vite. En ce qui concerne les cambrioleurs, soit je demande à mon mari de faire le tour de l’appart en croisant les doigts pour qu’il ne se fasse pas tuer, soit j’allume la lumière. Et je précise que j’ai une porte blindée….
La névrose que tu n’aimerais pas avoir?
Je ne sais pas, j’en ai tellement! Certainement la peur de la bouffe, il y a pas mal de gens qui ont de gros complexes avec la nourriture; tu sais, ce sont ceux qui trient tout dans leur assiette et demandent chaque ingrédient de leur plat. J’adore tellement manger, heureusement que je n’ai pas cette névrose!
La personne la plus névrosée que tu connaisses ?
C’est moi je pense. Si je regarde mes amis, je crois que je tiens une bonne place. Cela dit, peut-être que je ne suis pas la plus névrosée mais celle qui assume le plus d’en parler.
Justement, tes névroses sont-elles complètement assumées?
Oui, je ne suis pas très mystérieuse, je suis un peu le genre de copine qui met des gros blancs pendant les repas. Moi, j’ai envie d’en parler mais je me rends compte que les gens n’ont pas forcément fait le même chemin que moi et ne sont pas prêts à tout entendre!
La psychanalyse, c’est pour quand?
Tu veux dire “c’est quand que ça s’arrête?” (Rires.) Toute comédienne doit voir un psy, je crois que c’est un peu indispensable!
Et pour finir, la névrose dont tu as réussi à te débarrasser?
L’hypocondrie mais on n’est pas à l’abri que ça revienne! (Rires.) Quand j’étais petite, ma phrase favorite, c’était “prends mon pouls”. J’avais peur de faire un arrêt cardiaque. Ma famille se moquait pas mal de moi à cause de ça. Aujourd’hui, ça va, je ne suis plus hypocondriaque, j’ai réussi à me débarrasser de ça!
Propos recueillis par Julia Tissier
{"type":"Banniere-Basse"}