4 films brillants et féministes qui vont illuminer les salles obscures.
Elles sont atteintes d’un trouble compulsif du comportement alimentaire, veulent sauver leur club de football, échapper à une mort certaine ou encore s’émanciper d’un père toxique: les héroïnes du cru cinématographique de ce début 2020 ne manquent pas de profondeur, ni de subtilité. Focus sur 4 films à voir dans les salles obscures pour rire, pleurer, espérer, rêver ou penser avec elles.
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Le plus étrange: Swallow
Le pitch: Hunter est la femme parfaite. Jeune mariée, toujours élégante, elle sourit constamment à son mari, directeur d’une entreprise familiale. Mais lorsqu’elle se retrouve enceinte, les masques tombent. La jeune femme développe un trouble du comportement alimentaire: le Pica. Elle avale compulsivement des objets, d’abord petits, puis de plus en plus gros et dangereux. Mettant en danger la santé de son bébé, Hunter est alors mise sous surveillance par son époux et sa belle-famille. Ce qui ne fait qu’aggraver son trouble, révélateur d’une oppression familiale finalement bien plus dangereuse…
Pourquoi on le regarde: parce que Swallow nous fait entrer dans l’intimité d’un couple à qui tout semble réussir et montre que le quotidien de Hunter, aspirante artiste aux ambitions avortées, est en fait le règne du patriarcat, du cycle infernal des violences sexistes et conjugales. Swallow se présente alors comme un formidable appel à l’indépendance, récompensé du Prix spécial du 45ème anniversaire du Festival du cinéma américain de Deauville. Porté par la subtile Haley Bennett, le film dresse un touchant portrait d’une femme au foyer non pas désespérée mais, au contraire, déterminée à s’émanciper.
Swallow, de Carlo Mirabella-Davis, en salles le 15 janvier
Le plus feel good: Une Belle équipe
Le pitch: le Spac, l’équipe de foot de Clourrières, fête ses 90 ans. Si toute la ville est fière de ses joueurs, ces derniers ne sont pas de grands athlètes et finissent même par être suspendus jusqu’à la fin de la saison après une bagarre en plein match. Pour sauver le club et finir le championnat, Léa, la fille de Marco, le coach du Spac, à une idée: constituer une nouvelle équipe, exclusivement composée de femmes. D’abord réticent, comme la majorité des hommes de la ville, Marco se laisse finalement convaincre. Mais sa décision n’est pas sans conséquences.
Pourquoi on le regarde: sous ses airs de comédie française grand public, Une Belle équipe est un feel good movie qui aborde des thèmes on ne peut plus actuels et féministes: le sexisme, la sororité, la charge mentale, la répartition des tâches ménagères et le besoin de l’engagement des hommes pour l’égalité. Si le film se laisse aller à quelques gags attendus et parfois limites, on retrouve avec plaisir Céline Sallette (Vernon Subutex), Sabrina Ouazani (Plan coeur) ou encore Laure Calamy (Dix pour cent) dans les rôles de ces joueuses déterminées à gagner et à faire valser les stéréotypes de genre.
Une Belle équipe, de Mohamed Hamidi, en salles le 15 janvier
Le plus anti-guerre: Mickey and the Bear
Le pitch: Mickey Peck, ado en dernière année dans un lycée du Montana, partage son temps entre les cours, son job dans une entreprise de taxidermie, son petit ami Aron et son père, Hank, un vétéran sujet à un syndrome de stress post-traumatique et accro aux opiacés. Alors qu’elle vient de fêter ses 18 ans, Mickey doit faire face à un dilemme: vivre sa vie et quitter le Montana pour poursuivre ses études, ou rester auprès de son père.
Pourquoi on le regarde: portrait d’une Amérique blessée, abandonnée, Mickey and the Bear est un film aux allures de teen movie qui traite surtout de la masculinité toxique, des ravages de la guerre et montre les différentes couches qui composent les violences faites aux femmes. Pressions psychologiques, violences sexuelles ou économiques, Mickey Peck (interprétée par la magnétique Camila Morrone) doit tout affronter à un âge où elle n’a même pas encore le droit de vote. Une ode à l’indépendance et à la liberté, écrite et mise en scène par Annabelle Attanasio, 26 ans au compteur.
Mickey and the Bear, d’Annabelle Attanasio, en salles le 12 février
Le plus politique: Queen and Slim
Le pitch: lors d’un rendez-vous Tinder, un homme et une femme noires sont arrêtées par un policier blanc après une infraction de circulation mineure. La situation dégénère et le policier est abattu par l’homme. Commence alors une cavale de plusieurs jours durant laquelle les deux fugitif·ve·s vont voyager de l’Ohio jusqu’en Floride, rencontrant sur leur route une galerie de personnages prêts à les aider.
Pourquoi on le regarde: premier long métrage de Melina Matsoukas (derrière les clips de Rihanna et Beyoncé We Found Love et Formation) et écrit par Lena Waithe (productrice de Dear White People, coscénariste et actrice de Master of None), Queen and Slim est un road movie aux allures seventies on ne peut plus politique. Un coup de poing cinématographique et hautement esthétique porté avec justesse par Daniel Kaluuya (Get Out) et Jodie Turner-Smith.
Queen and Slim, de Melina Matsoukas, en salles le 12 février
Arièle Bonte
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