On a lu ce post de Daria Marx au sujet de la Ligue du Lol et on vous le recommande.
“J’ai vécu de nombreuses années sur Twitter en ayant l’impression de fuir un sniper, d’avoir de la chance d’échapper aux balles virtuelles d’une armée devenue folle. A chaque tweet, à chaque photo partagée, je craignais d’être débusquée et descendue. A chaque thread politique, à chaque gueulante féministe ou contre la grossophobie, je savais que j’allais payer le prix de ma liberté d’expression, le prix de mes idées jugées nazes par un petit groupe de harceleurs, la ligue du LOL. Parfois, ils n’avaient pas besoin d’excuses, ils me harcelaient pour le plaisir, par ennui peut-être, ou par concours de bite, j’étais grosse, j’étais une femme, j’étais féministe, cela suffisait à les faire rire. […] Le harcèlement a atteint son paroxysme quand j’ai eu l’idée funeste de créer une cagnotte pour mon anniversaire. Je commençais à aller mieux, mais ma maladie mentale ne me permettait toujours pas de prendre les transports. J’avais recommencé à travailler, et j’avais peur de devoir arrêter, par peur du métro. (Si vous n’avez jamais été agoraphobe vous aurez du mal à comprendre, renseignez vous). J’ai donc sollicité mes proches pour m’aider à acheter un scooter, et j’ai eu le malheur de partager une fois, une seule fois, le lien de cette cagnotte sur Twitter. J’ai reçu une déferlante de haine comme je n’en avais jamais connu. J’ai reçu des messages souhaitant ma mort, plusieurs, pendant des jours. Ils ont retrouvé mon numéro de téléphone, m’ont inscrit sur plusieurs sites internets. J’ai été harcelée des semaine, des nuits entières. J’ai été maltraitée par la Ligue du LOL, et par tout ceux qui suivaient leur ‘humour’ au point que j’ai été arrêtée par mon psychiatre de l’époque.”
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Dans un post publié dimanche 10 février sur son blog et intitulé Ma Ligue du LOL, l’autrice et cofondatrice du collectif Gras Politique Daria Marx évoque le cyberharcèlement dont elle a été victime sur Twitter et nomme ses harceleurs. Prise pour cible par La Ligue du LOL, un groupe Facebook regroupant entre autres des journalistes qui sévissaient anonymement ou en leur nom sur les réseaux sociaux, Daria Marx était visée en raison de son militantisme féministe et anti-grossophobie. Depuis la parution, vendredi 8 février, d’un article sur la Ligue du LOL dans Libération, de nombreuses femmes -et aussi des hommes- témoignent des attaques sexistes, racistes ou grossophobes qu’elles ont subies de la part de ces hommes qui occupent souvent aujourd’hui des postes à responsabilité dans la presse ou en agences de communication.
Faustine Kopiejwski
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