Ces Français·e·s de 15 à 35 ans ont décidé de prendre en main l’avenir de la planète. Présentations.
Tandis que ce vendredi 19 mars, les mouvements Fridays For Future (fondé par Greta Thunberg) et Youth For Climate appellent à la grève des étudiant·e·s dans le monde entier, le 28 mars marquera en France une journée de manifestations contre la nouvelle loi climat, actuellement examinée au Parlement. Baptisé Climat et Résilience, ce texte issu des recommandations de la Convention citoyenne est jugé incomplet par les ONG environnementales, qui regrettent l’allègement de certaines mesures proposées par le groupe de réflexion. Si l’année commence fort sur le front de la lutte contre le réchauffement climatique, elle se clôturera par un rendez-vous important, celui de la COP 26, qui se tiendra au mois de décembre à Glasgow. Tout au long de l’année, ces jeunes femmes et hommes lutteront avec leurs moyens et leurs convictions pour que notre planète reste habitable. Qu’ils ou elles s’attaquent à la finance, aux injustices sociales ou à l’extinction de masse des animaux, qu’ils ou elles militent en association, sous l’égide d’un parti ou sur les réseaux sociaux, on vous présente 10 personnalités avec lesquelles il faudra compter en 2021.
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Camille Étienne
Sur Instagram, son compte @graine_de_possible est suivi par quelque 57 000 utilisateur·rice·s. Avec ce qu’il faut de pédagogie et d’autodérision, Camille Etienne y prend régulièrement la parole en texte ou en vidéo, pour expliquer les grands enjeux climatiques du moment, appeler à l’action ou interpeller les “boomers” qui dirigent le pays. Porte-parole du mouvement On est prêt, l’étudiante de 22 ans originaire de Savoie a pris une année de césure pour se consacrer pleinement à la cause climatique, dont elle est devenue l’un des nouveaux visages incontournables.
Aneth Hembert
À 24 ans, Aneth Hembert est la co-secrétaire fédérale des Jeunes écologistes, mouvement qui se tient à la croisée de l’écologie associative et politique. Originaire de Lille, où elle réside toujours, la jeune femme réalise actuellement un doctorat sur le changement climatique dans la planification territoriale et s’engage au quotidien sur le terrain. Très mobilisée auprès des jeunes, elle milite pour l’ouverture du RSA aux moins de 25 ans et a créé plusieurs associations, dont Coup d’pousse, qui organise la distribution de paniers de fruits et légumes bio en circuit court au sein de l’Université de Lille.
Vipulan Puvaneswaran
Remarqué dès 2019, lorsqu’il a monté, à tout juste 15 ans, les marches du Festival de Cannes où il intervenait dans une conférence, Vipulan Puvaneswaran s’est engagé très tôt dans le conseil municipal de sa ville, Marly-Le-Roi, avant de militer dans les rangs de Youth For Climate. Aux côtés de son homologue féminine et britannique Bella Lack, il sera en 2021 à l’affiche d’Animal, le nouveau documentaire du réalisateur Cyril Dion (Demain), où il parcourra le monde pour parler biodiversité et extinction de masse des espèces.
Marie Chureau
Engagée dans le mouvement Youth For Climate, né en Belgique dans le sillage de Greta Thunberg et qui a attaqué cinq pays dont la France en justice pour “inaction climatique” en 2019, Marie Chureau court actuellement les plateaux télévisés pour dénoncer les manquements de la future Loi climat et résilience. À 18 ans, cette étudiante en droit franco-allemand à l’université de Nanterre multiplie avec ses pairs les opérations de désobéissance civile et les appels à la grève; elle est de celles et ceux qui enjoignent à marcher pour le climat le vendredi 19 mars.
Bastua Soimadoune
Militante au sein de la Commission quartiers populaires d’EELV, Bastua Soimadoune double son engagement écologiste d’une dimension sociale et rappelle que “les classes populaires sont celles qui souffrent le plus du dérèglement climatique”. Cette Nanterroise âgée de 28 ans, qui a grandi à Mayotte et étudié à Lyon, se définit avant tout comme nomade. Si ses études de philosophie et sa spécialisation en éthique l’ont amenée à travailler aux côtés des entreprises sur le terrain de la responsabilité sociale et environnementale (RSE), son ouverture au monde et son expérience de la diversité ont forgé les contours de son engagement à dimension humaine. “On a une vision erronée des quartiers populaires en considérant que c’est une population insensible à la question écologique. Les quartiers populaires sont écologistes et font preuve d’une résilience et d’une solidarité qui forcent l’admiration”, écrit-elle.
Nathan Méténier
Comme six autres jeunes à travers le monde, ce Grenoblois de 21 ans a été choisi, en juillet 2020, pour devenir conseiller climat du secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres. Etudiant à la London School of Economics, il est passé par Sciences Po et l’université d’Edimbourg avant de devenir, en 2019, porte-parole de l’ONG Youth And Environment Europe et de cofonder Generation Climate Europe. Conscient que la lutte contre le réchauffement climatique se joue au delà des frontières et des clivages sociaux, il confiait au Monde, qui lui consacrait un portrait en début d’année: “J’essaie d’utiliser mes privilèges d’étudiant blanc d’Europe de l’Ouest pour aider des jeunes militants pour le climat d’autres pays, que ce soit dans les Balkans ou en Amérique latine.”
Eva Sadoun
Eva Sadoun s’est fixé pour mission de changer le capitalisme de l’intérieur en promouvant une finance sociale et environnementale. En 2014 elle crée LITA, une plateforme d’investissement dans des entreprises vertes, puis elle lance l’application Rift, sorte de Yuka de l’épargne qui permet au grand public d’analyser l’impact environnemental de ses placements. Son crédo: rendre la finance plus transparente, pour que les citoyen·ne·s puissent choisir leurs produits bancaires en toute conscience. À seulement 30 ans, Eva Sadoun est aussi co-présidente du mouvement Impact France, qui aide les entreprises de l’Hexagone à accélérer leur transition sociale et écologique.
Souba Manoharane-Brunel
Pour cette entrepreneuse engagée et activiste climat, “si les femmes ne sont pas à la table des décisions, c’est qu’elles sont au menu”. Cofondatrice d’une société d’investissement privée spécialisée dans la transition, Souba Manoharane-Brunel veut aider celles qui ont envie d’agir à passer à l’acte. C’est pourquoi elle a co-créé Les Impactrices, une communauté qui s’est donné pour mission d’inspirer, connecter et accompagner les femmes actrices de la transition environnementale et sociétale, et qui fêtera ses 3 ans le 27 mars, lors du Printemps des Impactrices, une journée spéciale en ligne avec talks ou ateliers interactifs. À 34 ans, cette ancienne directrice RSE pour un grand groupe prône la nécessité de réfléchir et d’agir “à la racine du problème”, qui pour elle “se résume en trois mots / maux : patriarcat, capitalisme et (néo)colonialisme”. En 2021, on la retrouvera ainsi sur un projet de “médiactivisme” pour parler du défi climat à travers le prisme éco-féministe et antiraciste.
Lucie Pinson
Elle a reçu en 2020 le Prix Goldman pour l’environnement, récompense prestigieuse souvent comparée au Nobel. Lucie Pinson, 35 ans, a fondé l’ONG Reclaim Finance, et a fait des banques sa principale cible dans la lutte contre le réchauffement climatique. Originaire de Loire-Atlantique, elle a été sensibilisée aux dégâts causés par l’industrie du charbon lors de ses études en Afrique du Sud, et a logiquement concentré son combat sur cette filière, première source d’émissions de CO2 dans le monde, en poussant les banques à désinvestir les énergies fossiles et en dénonçant les entreprises les plus polluantes, comme Total, Axa ou Natixis.
Célia Poncelin et Léo Primard
Après avoir créé Lunetist en 2016, marque de lunettes qui retape des montures vintage, Célia Poncelin, 27 ans, a décidé d’embarquer à bord d’un van avec son compagnon Léo Primard pour entamer un tour d’Europe des solutions contre le réchauffement climatique. Le projet s’appelle Twomorrow, et si l’on pense au film de Mélanie Laurent et Cyril Dion Demain en termes de concept, le voyage (pour lequel le bilan carbone est bien entendu minutieusement calculé) donnera lieu non pas à un film, mais à un beau magazine imprimé en France sur papier recyclé. Pour que ce projet voie le jour, une campagne de pré-commande sera mise en ligne dans les jours qui viennent sur la plateforme Ulule.
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