Des jeunes modèles dans une maison de haute couture romaine sont brutalement éliminées l’une après l’autre par un tueur masqué. Alors que Le Masque du démon consacrait Bava, longtemps directeur de la photographie, comme un maître du noir et blanc, de l’ombre et de la lumière, un descendant direct de l’expressionnisme, Six femmes pour l’assassin […]
Des jeunes modèles dans une maison de haute couture romaine sont brutalement éliminées l’une après l’autre par un tueur masqué.
Alors que Le Masque du démon consacrait Bava, longtemps directeur de la photographie, comme un maître du noir et blanc, de l’ombre et de la lumière, un descendant direct de l’expressionnisme, Six femmes pour l’assassin marque l’aboutissement flamboyant d’une magnifique réflexion sur la couleur amorcée dans Le Corps et le fouet et Les Trois Visages de la peur. C’est aussi l’acte de naissance officiel du « giallo », thriller italien fortement teinté de sadisme et d’érotisme. Le film demeure aujourd’hui d’une exceptionnelle violence, à peine édulcorée par le caractère presque abstrait des situations. Il s’agit d’une ronde macabre, construite autour du principe de la réaction en chaîne, dans laquelle Bava épingle les vices et les infirmités de ses personnages à la manière d’un entomologiste cruel. Grâce à la couleur et à la mise en scène, Bava déréalise décors, scénario et même acteurs. Les protagonistes du film apparaissent en effet, dès le générique, immobiles au milieu de mannequins d’osier, figés dans des postures de statues et nimbés de lumières criardes. Le chef-d’œuvre de Bava apparaît comme un titre séminal de l’histoire du cinéma criminel. Il a inspiré, pour le meilleur et pour le pire, de nombreux cinéastes de genre du monde entier. Dario Argento, quant à lui, a assuré la descendance stylistique du maître en se livrant à son tour à un extravagant travail de coloriste dans ses films d’horreur.
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