Mars 1944, la Gestapo traque et torture des résistants dans Rome. Le film le plus connu de Roberto Rossellini, œuvre étendard du mouvement néo-réaliste.
Ce qui peut surprendre quand on examine le générique, c’est le nom de Fellini parmi les coscénaristes. En effet, quoi de plus éloigné du néoréalisme que le cinéma de Fellini, pourrait-on penser ? Ce serait méconnaître la filiation directe entre le baroque fellinien et un genre né des décombres de l’Italie. D’ailleurs, la présence d’Anna Magnani, actrice principale de Rome, ville ouverte, dans Fellini Roma, constitue une sorte de passerelle entre les deux époques. A la vision mélodramatique de Rossellini répond l’hyperréalisme fellinien. Il est indéniable qu’aujourd’hui, Rome, ville ouverte a pris un bon coup de vieux. On peut supposer que la disparité entre le filmage assez brut des rues dévastées de Rome et le son post-synchronisé (faute de moyens) est assez gênante. Mais cela n’est peut-être pas l’aspect le plus daté. Ce qui perturbe davantage, c’est le caractère outrancier des scènes tournées en studio (la séance de torture, mélodramatique), et la dimension chrétienne qui y est attachée (un des personnages principaux, pur martyr, est un prêtre). En revanche, la beauté convulsive des extérieurs, tournés au débotté, in vivo, comme la fameuse scène où l’héroïne (Anna Magnani) est abattue dans la rue par les SS, reste intacte.
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