14e FESTIVAL PREMIERS PLANS D’ANGERS L’œuvre d’un grand cinéaste n’est-elle pas promise à la (re)découverte perpétuelle ? Confirmation à Angers avec une intégrale Maurice Pialat. Si l’insigne justesse du regard de l’auteur d’A nos amours (1983) ne semble plus à démontrer, elle doit encore et toujours être montrée et encaissée, comme un choc. On […]
14e FESTIVAL PREMIERS PLANS D’ANGERS
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L’œuvre d’un grand cinéaste n’est-elle pas promise à la (re)découverte perpétuelle ? Confirmation à Angers avec une intégrale Maurice Pialat. Si l’insigne justesse du regard de l’auteur d’A nos amours (1983) ne semble plus à démontrer, elle doit encore et toujours être montrée et encaissée, comme un choc. On a donc pu tressaillir à répétition face à la beauté de films tels que Nous ne vieillirons pas ensemble (1972), Loulou (1980) ou La Gueule ouverte (1974), avec lequel Pialat atteint un point d’acmé autant que de non-retour.
Quand on a mis en scène la mort de sa mère, que reste-t-il de vraiment important à filmer ? Peut-être les derniers jours d’un immense artiste et cela s’appelle Van Gogh (1991), une merveille. Ou encore la mort de son père que Pialat affrontera vingt ans plus tard, en contrepoint aux images de son fils Antoine, dans Le Garçu (1995), exemplaire film de famille. Adepte d’un behaviorisme hypersensible, Maurice Pialat n’a eu de cesse de bannir clichés et artifices d’une œuvre vouée à la plus exigeante et ingrate des vertus : la simplicité. L’enfance de l’art, toute nue.
Loin de prétendre à pareil éclat, trois films en compétition ont par ailleurs émergé. Valant mieux que son titre, Le Matos et la Thune, premier long métrage du Roumain Cristi Puiu, convainc par la vigueur et la précision de son trait, aussi incisif dans l’étude des caractères que dans la description d’une société post-communiste gangrenée par la mafia. Ce sont d’autres démons qui tenaillent l’héroïne d’Un éclair, une jeune religieuse solitaire, et l’entraînent au bord de la crise de nerfs. Distillant l’angoisse avec beaucoup d’intelligence, Franck Heslon signe là un court métrage très personnel dont le charme énigmatique va croissant. Tout aussi insolite s’avère Antoine travaille, de Philippe Chapuis, relatant l’initiatique expérienceen usine d’un étudiant, v(éc)ue à travers le prisme du De natura rerum de Lucrèce. Empreint d’une rigueur inflexible, ce moyen métrage génère un trouble peu ordinaire… Philippe Chapuis a de beaux films devant lui.
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