A 26 ans, le rappeur originaire de Northampton n’a toujours pas la langue dans sa poche et continue de critiquer les dirigeants de son pays comme les haters qui s’en prennent à lui. Sur son second album, TYRON, slowthai expose davantage ses blessures personnelles. Il évoque pour nous ses rêves et ceux d’une jeunesse laissée pour compte dans la Grande-Bretagne post-Brexit.
Slowthai, c’est d’abord un large sourire, un rictus démesuré piqué d’un grillz argenté, dont la clownerie dit une forme d’excitation inquiète. Même à travers l’écran qui matérialise la Manche nous séparant en ces temps troublés, même dans l’obscurité de son studio, caché derrière l’immense capuche noire d’un sweat informe sous lequel il disparaît, le sourire demeure, se lâche, s’étend, mangeant les mots et la pièce. On n’y voit rien mais nous parvient l’essentiel : l’espièglerie légèrement troublante d’un jeune type qui s’esclaffe, aussi, pour cacher son malaise, sur le même mode que le sweat noir.
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Il est 11 h du matin chez nous, 10 h chez lui, et slowthai ne s’est assoupi qu’une heure plus tôt. Il travaillait sur des morceaux, dans ce même studio d’où il nous répond les yeux tout endormis, le bâillement jamais loin. Studio niché au sous-sol de la baraque où il vit avec sa mère en banlieue de Northampton, une ville de 200 000 habitant·es située à quelque 100 kilomètres au nord de Londres, où il a grandi et qu’il n’a jamais quittée.
Malgré le succès fulgurant, slowthai reste attaché à son territoire géographique. “Quand tout reviendra à la normale, que nous pourrons voyager à nouveau, je passerai moins de temps à la maison bien sûr, mais c’est agréable de revenir, de retrouver la famille, les amis. De se sentir entouré. Je ne me vois pas seul dans une grande ville. Je suis heureux là où je suis.”
Northampton et sa banlieue sont au cœur du rap trempé dans le grime et la drill que délivre slowthai, Tyron Frampton de son vrai nom, depuis 2016 et Jiggle, un premier single en forme de “petite secousse” – pour traduire son titre – sur lequel il expliquait, goguenard, à quel point la cocaïne mangeait sa ville et qu’il fallait être bien fou pour y mettre un pied. “Feeling great, nothing great about Britain”, s’amusait-il notamment, ce qui donnera trois ans plus tard le titre de son premier album diablement politique, Nothing Great about Britain. Comme une grande claque bien cinglante envoyée à la face d’un Royaume-Uni pro-Brexit par un jeune d’alors 24 ans, doté d’une écriture aussi acerbe et assurée que sa voix canaille. Dans le clip d’Inglorious, un featuring avec Skepta, Tyron Frampton va jusqu’à décapiter Boris Johnson.
En septembre 2019, lors du Mercury Prize pour lequel son album est nommé (mais dont il repartira bredouille au profit du rappeur Dave), il interprète le titre Doorman dans un T-shirt “Fuck Boris”, et finit son concert en brandissant une fausse tête décapitée du Premier ministre britannique. Scandale, notamment pour la presse anglo-saxonne de droite tel le Daily Mail. Mais aussi et surtout gros coup de projecteur sur une jeunesse de laissé·es-pour-compte dégoûtée par le conservatisme de ses aîné·es et le manque de perspectives d’un pays toujours aussi imprégné de thatchérisme.
Dans un communiqué, slowthai expliquera : “La nuit dernière, j’ai tendu un miroir à ce pays et certains n’aiment pas le reflet qu’il leur renvoie. Les gens au pouvoir qui essaient de nous isoler et de nous diviser ne sont pas ceux qui en ressentiront le plus les effets. Cet ‘acte’ est une métaphore de ce que ce gouvernement fait à ce pays, excepté que ce que j’ai fait, c’est le présenter de façon claire et visible.”
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“slowthai a toujours été une version exagérée de moi-même”
Slowthai incarne la relève punk : du Clash et de son London Calling, mais aussi des Stooges et de leur Iggy no limit, contorsionniste grimaçant maîtrisant l’image comme personne, dont slowthai reprend le torse nu (voire le tout nu, à l’exception d’un duo caleçon-chaussettes) à tous ses concerts. Façon de se débarrasser de ses oripeaux pour mieux brandir sa vulnérabilité guerrière, son honnêteté brute, crue.
Sur le single phare de son premier album, Nothing Great About Britain, slowthai s’adresse à la reine Elizabeth II : “I will treat you with the utmost respect only if you respect me a little bit Elizabeth, you cunt” (“Je te traiterai avec le plus grand respect seulement si tu me respectes un petit peu, Elizabeth, salope”). Le clip se termine sur une assemblée de jeunes gens réunis dans un pub, entonnant tous ensemble le fameux God Save the Queen, emmenés par un slowthai allongé par terre devant une pinte, hilare. Le ton est donné : il est à la gueulante.
“Le Brexit est construit sur le refus par certains que des gens viennent librement dans notre pays se construire une vie et donc aider notre économie. C’est une vieille mentalité coloniale. Ils veulent que tout soit britannique. Qu’ils aillent se faire foutre”
Deux ans plus tard, alors que le Parlement européen a ratifié l’accord de retrait du Royaume-Uni de l’Union européenne, et que les Britanniques devront donc désormais se munir d’un passeport voire d’un visa pour voyager dans l’UE, slowthai est acerbe : “Les Britanniques vont peut-être enfin se rendre compte que c’était une idée stupide. C’est du racisme. Le Brexit est construit sur le refus par certains que des gens viennent librement dans notre pays se construire une vie et donc aider notre économie. C’est une vieille mentalité coloniale. Ils veulent que tout soit britannique. Qu’ils aillent se faire foutre. Je suis d’autant plus heureux à présent qu’ils vont tous galérer à se rendre dans le sud de la France ou en Espagne pour leurs vacances !”
Pour comprendre la rage qui habite Tyron Frampton, 26 ans, il faut se plonger dans son morceau le plus autobiographique, Northampton’s Child, paru en 2019. Une déclaration d’amour à sa mère, la “Queen” comme il l’appelle, qui l’a eu à l’âge de 16 ans. Sa sœur naît un an plus tard. Elle les élève seule en bossant d’arrache-pied. Surviennent un beau-père drogué et violent, de multiples déménagements et un frère qui meurt de maladie à 1 an. Tyron développe un comportement agressif, sèche l’école, zone ici ou là.
Bien heureusement, il est baby-sitté de temps à autre par l’un des fondateurs de Sidewinder, un collectif d’organisateurs de raves mixant grime, dubstep et UK garage devenu culte dans le milieu. Tyron s’imprègne des mixes mais reste à distance. “Quand j’étais plus jeune, je voulais être pâtissier. C’était mon vrai rêve. Je voulais faire des desserts complexes avec plein de saveurs et d’esthétiques folles. Ça n’a jamais marché. Ce n’était peut-être pas les meilleurs desserts…”
Ce fan de panna cotta et de macarons cultive également une grande passion pour 8 Mile (de Curtis Hanson, 2002), le film inspiré de la vie d’Eminem dans lequel ce dernier tient le rôle principal. Tiens donc, Eminem ! Le parallèle nous était venu aussi. Pas tant du fait des textes – plus sociétaux chez slowthai, plus misogynes chez Eminem période Slim Shady – que de la mise en scène d’un double, d’un M. Hyde façon fou du roi qui dit la crasse que tout le monde cache, avec le large sourire fantasque d’un personnage des Looney Tunes et le flow d’une mitraillette nasillarde. Comme un manège clignotant virant bien vite au train fantôme lancé à pleine vitesse.
“Au départ, slowthai, c’était la version de moi qui ne s’excuse de rien. Plus tu fais de concerts, plus tu te déconnectes progressivement de qui tu es. Tu perds pied avec la réalité, tu flottes à travers la vie, explique-t-il. Au fil du temps, slowthai est devenu de plus en plus un personnage, même s’il a toujours été une version exagérée de moi-même. Je l’aime bien. C’est agréable de se réinventer, de changer, de prendre différents angles. Mais ce qui sera sera, je suppose”, analyse-t-il d’un air mystérieux avant d’exploser de rire.
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Bercé par les dessins animés et les comics depuis l’enfance
Attendu pour la mi-février, son second LP, TYRON, avec des majuscules dans le texte, martèle son prénom. A l’intérieur, slowthai s’éloigne de sa description minutieuse d’une Angleterre de lads plongés dans la dope pour se dévoiler davantage, quitte à exposer blessures et part d’ombre. Deux titres de son répertoire, CANCELLED, qui figure sur TYRON, et ENEMY, single déjà paru, évoquent plus ou moins frontalement la polémique des NME Awards. Retour en février 2020.
La présentatrice de la cérémonie et humoriste Katherine Ryan se lance dans une courte blague suggérant une fausse attirance pour slowthai. C’était sans compter le degré d’alcoolémie du rappeur qu’elle fait monter sur scène, mais qui ne sait pas s’arrêter et poursuit la vanne jusqu’à se pencher dans le cou de Ryan pour sentir son parfum devant une salle atterrée. De retour sur scène pour récupérer son prix de Héros de l’année, slowthai se fait huer, traiter par un spectateur de misogyne, et balance son verre dans l’assemblée avant de se barrer. Sur Twitter, le shitstorm bat son plein, alimenté par des extraits vidéo de la soirée. Katherine Ryan prend sa défense, slowthai lui présente ses excuses et demande qu’on lui envoie son prix.
“J’ai découvert certaines choses en moi, et ça a fait ressortir le pire. Je ne suis pas ce type de mec. Mais peut-être que si, à considérer certaines choses avec lesquelles j’ai grandi… Les gens peuvent vous diaboliser rapidement”
“ENEMY, c’est un doigt d’honneur adressé à tout ce cercle de gens sur Twitter qui ont l’impression de maîtriser la vie des autres, leur destinée, quand eux-mêmes n’ont jamais rien fait de la leur, quand eux-mêmes n’ont jamais bossé pour obtenir quelque chose qu’on pourrait leur retirer, commente-t-il, amer. J’ai découvert certaines choses en moi, et ça a fait ressortir le pire. Je ne suis pas ce type de mec. Mais peut-être que si, à considérer certaines choses avec lesquelles j’ai grandi… Les gens peuvent vous diaboliser rapidement. Il s’agit juste d’un groupe de personnes vous pointant du doigt alors que vous êtes au plus mal, bourré, et que vous ne comprenez pas qu’une comédienne est en train de jouer.”
C’est le rappeur Skepta, son grand frère musical, qui lui tend la main. “J’étais au plus mal. Je tripais sous champignons. J’étais dans les profondeurs. Je me disais que j’emmerdais tout le monde, que je n’avais besoin de personne. Skepta est venu me voir et m’a dit : ‘Allez mon vieux, debout !’ Et on a fait ENEMY. Rocky [A$AP Rocky] devait être dessus aussi, mais on avait déjà MAZZA ensemble et je voulais qu’il n’y ait que Skepta et moi, comme une deuxième partie d’Inglorious [leur précédent featuring]. Depuis que je suis petit, Skepta a toujours veillé sur moi. Il m’a toujours guidé.”
Dans une interview à Vice US publiée en novembre dernier, il explique : “Les gens qui s’empressaient de dire du mal de moi sont les mêmes qui, pendant tout ce temps où je me suis bien comporté, m’ont stéréotypé genre : ‘C’est une question de temps avant qu’il dérape.’ Les gens voient d’où tu viens, tes caractéristiques et te mettent dans la case ‘mauvaise personne’.”
A nous, il répète à plusieurs reprises l’expression : “To get things out of my chest” (“me décharger de ce qui me pèse sur le cœur”). Slowthai en a gros sur la patate. C’est la musique qui lui a permis de régler ses accès de colère. “Sans elle, je traînerais dehors, je ferais n’importe quoi. Sans la musique, je serais probablement en prison en fait. Mais je serai toujours le sale gosse, peu importe ma bonne volonté…” Un sale gosse devenu un super-héros baptisé slowthai, comme pour préserver la timidité, la fragilité d’un Tyron Frampton biberonné à Elliott Smith.
A quelques rues de chez lui vit Alan Moore, le célèbre auteur de comics, parmi lesquels Batman: the Killing Joke, Watchmen ou encore V pour Vendetta. Depuis tout petit, Tyron converse avec lui. “On a tous un Joker en nous. Tu peux tout perdre en un jour. On essaie d’être heureux, de faire de notre mieux, et la vie continue de nous en mettre plein la tête. On continue de penser que l’on va quelque part… Mais en définitive, c’est foutu, et ça nous tue.”
“Il n’y a pas de limites lorsqu’on travaille avec Ty. C’est quelqu’un d’attentionné, tu peux le voir directement. Et un génie créatif fou. L’une des personnes les plus excitantes avec lesquelles traîner” Dominic Maker
Bercé par les dessins animés et les comics depuis l’enfance, Tyron a un rapport très fort aux images. Il n’y a qu’à voir le soin apporté à tous ses clips, jusqu’aux clins d’œil à Shining et Orange mécanique distillés dans celui d’Inglorious. L’un de ses derniers, feel away, le met en scène enceint, puis accouchant d’un enfant alors que sa copine tombe amoureuse du chirurgien. Son corps finit par se transformer en gâteau que le nouveau couple se partage allègrement. “Il s’agit juste de se mettre à la place des autres”, précise-t-il. En gros, dans la peau de la femme enceinte plaquée par son mec, ce qui rappelle, bien entendu, l’histoire de sa propre mère.
Bien plus doux que les titres qui le précèdent, feel away a été coécrit avec James Blake (qui y pousse ses roucoulements, dispensables) et Dominic Maker, moitié de Mount Kimbie. “Je ne savais pas que voir Ty enceint de James Blake était quelque chose que j’avais envie de voir, ou même de penser, mais j’avais tort ! Pour moi, cette vidéo est une œuvre d’art. La production est incroyable”, affirme ce dernier depuis Los Angeles où il réside. La connexion s’est faite à Londres. Mount Kimbie y jouait. Tyron a débarqué dans leur studio.
“C’était avant Nothing Great About Britain, donc il en avait gros sur le cœur. Il est venu au studio avec beaucoup d’énergie. Il s’agissait de mettre ses pensées en musique”, raconte Dominic Maker, qui ajoute : “Il me rappelle Archy [King Krule]. A chaque fois que je suis avec lui, ça crée une étincelle chez moi. Ça me pousse. Il n’y a pas de limites lorsqu’on travaille avec Ty. C’est quelqu’un d’attentionné, tu peux le voir directement. Et un génie créatif fou. L’une des personnes les plus excitantes avec lesquelles traîner.”
Cette bête de scène rieuse
Autre motif d’excitation du nouvel album : terms, en featuring avec les Américains Dominic Fike et Denzel Curry, comme un pont construit au-dessus de l’Atlantique, histoire de clore l’éternel débat “t’es plus rap cainri ou UK ?”. Inspirée du rap emo – ce rap mâtiné d’une tristesse pop emo codéinée –, la production de terms détonne dans l’univers slowthai et prouve la capacité de réinvention hyper-rapide du jeune rappeur. Sans oublier le puissant MAZZA, son featuring tripé avec A$AP Rocky.
ans le clip, les yeux des deux rappeurs deviennent deux grosses billes toutes rondes sous l’effet de la drogue tandis que le décor se déforme. “Feeling like these drugs made me better than I was/But I never felt love before the drugs” (“J’ai l’impression que ces drogues m’ont rendu meilleur que je ne l’étais/Mais je n’ai jamais ressenti d’amour avant les drogues”), rappe slowthai. Ça a le mérite d’être honnête. Etonnamment, la première fan du morceau est sa mère. “Le jour de sa sortie, elle faisait le décompte, cinq, quatre, trois… en hurlant dans le salon ! On l’a regardé ensemble et tout du long, elle ne faisait que sauter partout.”
Hyper-excité lui aussi, et hyper-bosseur, slowthai poursuit plusieurs rêves. 1/ devenir le meilleur rappeur du monde, bien entendu, même s’il se garde bien d’écrire sur le succès, les belles bagnoles et les montres en diamant, préférant se casser un peu la tête pour dire son environnement et les tréfonds de son âme ; 2/ offrir un pub à sa maman – “elle a tellement d’énergie à donner ; ce serait son petit monde à elle” ; 3/ devenir acteur – “j’ai toujours voulu jouer dans un film. Je ne veux pas d’un rôle stéréotypé où je fais ce que je fais dans la musique. Je veux être quelqu’un d’autre. Par exemple, un mec chelou assis seul à une table qui ne parvient jamais à avoir la fille de ses rêves. Ou une sorte d’American Psycho. Ou de Joker. Je pourrais mourir pour ce rôle-là.”
“‘Peu importe toute l’expérience que tu partages, tu dois te souvenir qu’il s’agit d’eux et ne jamais l’oublier.’ J’y pense beaucoup, mais je me demande toujours ce qu’il a vraiment voulu dire”
C’est bien simple : Tyron Frampton est un nouveau Mike Skinner, le leader de The Streets. Même incarnation d’une Angleterre fauchée qui tue le temps sous ecsta. “Quand j’étais petit, The Streets passait partout, dans les bars, chez moi…, nous confie-t-il. Quand j’allais chez le coiffeur, je matais les clips à la télé. Mike vient de Birmingham, pas très loin de Northampton. J’ai toujours senti que nous étions lui comme moi des outsiders.” Les deux compères se croisent à plusieurs reprises et déjeunent même ensemble un beau jour, à Londres.
“C’était si bizarre… C’est un mec que j’ai admiré toute ma vie. On a parlé de drill, de musique.” Un autre jour, au festival de Glastonbury, Mike Skinner lui donne un conseil. “Il m’a dit de ne jamais perdre de vue que tout ce truc de musique n’est pas à propos de moi, mais à propos d’eux, à propos des gens qui écoutent ma musique. ‘Peu importe toute l’expérience que tu partages, tu dois te souvenir qu’il s’agit d’eux et ne jamais l’oublier.’ J’y pense beaucoup, mais je me demande toujours ce qu’il a vraiment voulu dire. Je sens qu’il y a un message plus profond, non ? Je vais le trouver !”
A constater le souvenir brûlant que nous a laissé son passage au Pitchfork Festival à Paris, en 2019, grosse dose nerveuse et sacré pogo, nul doute que le public suivra slowthai, cette bête de scène rieuse, qui tel un satyre dionysiaque allumant de grands brasiers sur son passage exhorte les spectateur·trices en sueur à reprendre ses chansons en chœur. En ce moment, nos T-shirts sont bien trop secs des deux côtés de la Manche… Vivement que la vraie vie reprenne et que slowthai vienne les mouiller de nouveau.
TYRON (Method Records/Caroline), sortie le 12 février
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