Signée par un jeune auteur allemand, une BD aborde l’adolescence en en rappelant toute son étrangeté.
En rupture avec sa famille, Menotte peut compter sur son chien, Quenotte, mais aussi sur son super-pouvoir, celui d’étirer à l’infini un de ses doigts. Constamment accompagné d’un crapaud, son ami Max vit, lui, chez ses parents que l’on aperçoit à peine.
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Dans son premier récit long format, le dessinateur allemand Michel Esselbrügge dépeint un monde âpre et étrange, celui d’ados laissés-pour-compte et prêts à tout pour s’émanciper des adultes. Sans repères, ils n’obéissent qu’à leurs propres règles, primitives et sauvages. Menotte et Max jettent des pierres aux passants, saccagent le camp d’une bande rivale qui voudra se venger.
Avec son noir et blanc charbonneux, évacuant toute poésie, Esselbrügge fait évoluer son petit monde dans des paysages arides et à l’abandon
Menotte & Quenotte est une réécriture trash et fantasmatique de La Guerre des boutons et, comme le Black Hole de Charles Burns, aborde par des métaphores graphiques la phase de transformation qu’est l’adolescence. Avec son noir et blanc charbonneux, évacuant toute poésie, Esselbrügge fait évoluer son petit monde dans des paysages arides et à l’abandon. S’il ne ménage pas ses personnages, il nous les montre découvrant les mutations de leur corps mais aussi l’amitié et même l’amour. Une BD aussi originale qu’attachante.
Menotte & Quenotte (L’Employé du Moi), traduit de l’allemand par Volker Zimmermann et Antoine Marchalot, 176 p., 16€
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