A Star is bornC’est, au même titre que Les Ensorcelés, l’archétype du film hollywoodien sur Hollywood, qui ne s’abandonne à l’autocritique (l’usine à rêves comme machine dévoreuse d’hommes) que pour mieux exalter la nécessité de se sacrifier à la cause du spectacle qui toujours doit continuer. Ce qui est aussi malhonnête que sublime. Mélodrame à […]
A Star is born
C’est, au même titre que Les Ensorcelés, l’archétype du film hollywoodien sur Hollywood, qui ne s’abandonne à l’autocritique (l’usine à rêves comme machine dévoreuse d’hommes) que pour mieux exalter la nécessité de se sacrifier à la cause du spectacle qui toujours doit continuer. Ce qui est aussi malhonnête que sublime. Mélodrame à chansons plutôt que comédie musicale, ce film hautement cukorien semble le décalque exact du film homonyme de Willliam A. Wellman (1937)… si ce n’est que celui-ci s’inspirait déjà du What price Hollywood’ (1932) du même Cukor. Mais si cette version est la plus mythique, c’est bien sûr pour son casting, aussi parfait que paradoxal, puisque Judy Garland joue ici non la star déchue et suicidaire (le rôle de sa vie) mais la compagne désemparée d’un James Mason autodestructeur. Un film dans le film, longtemps coupé au montage, annonce fortement New York New York, mais le plus beau moment musical voit Judy mimer pour son mari le film qu’elle est en train de tourner, recréant un tour du monde à l’aide de simples accessoires domestiques. Il y a là, entre prosaïsme moqueur et volonté d’y croire, toute une morale du spectacle.