Le Sziget festival n’est pas seulement l’un des plus gargantuesque d’Europe, c’est aussi l’un des plus fou : récit et photos d’un week-end mémorable à Budapest.
[attachment id=298]Alors que l’avion se pose à Budapest, rien ne prédit ce que l’on va trouver sur l’île hongroise d’Obuda, sur le Danube… Bien sûr, on pense tout de suite à la palinka, aux bains thermaux. Et à cet immense festival de presque 400 000 personnes à la programmation hallucinante…C’est vrai qu’avec près de 10 scènes différentes, il y’en a pour tous les goûts : Iron Maiden, Mika, Muse, Bad Religion, Paradise Lost, The Wailers, Chapelier Fou, UB40, Faithless, The Specials, Vive la Fête, Billy Talent, Calvin Harris, Major Lazer, une liste à la Prévert.
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Mais le Sziget, c’est autre chose. On pourrait parler de terrain de jeu, de cour de récréation pour les plus grands barrés de la terre. Pour les voyageurs « du village planétaire » qui viennent finir leurs tournées estivales en errant dans les dédales des allées du festival… Du saut à l’élastique, de l’impro théâtrale dans un faux cabaret français, une centaine de bars qui balancent de la musique 24 sur 24, une tyrolienne, des afters proches des séances de méditation dans les ashrams indiens : tout est fait pour que les festivaliers vivent une expérience hors des seules frontières musicales. Et ça dans la folie la plus complète.
Après une arrivée rocambolesque sur le festival, on essaie de se frayer un chemin jusqu’à la scène Wan2-A38. Sous le chapiteau, la chaleur est insoutenable. Le son l’est d’ailleurs aussi ; Gorillaz Sound System recrée une ambiance proche de celle de pires discothèques de province, des remix commerciaux loin de ce que l’on peut imaginer, ça fait vibrer les kids mais c’est pas terrible. Tant pis. De cette soirée, on retiendra tout de même le feat détonant d’Erol Alkan et de Boyz Noise, dont les beats massifs laisseront la place ensuite au set fin et élégant d’Aeroplane sur la scène ouverte de Medusa.
Le lendemain, après cette arrivée fracassante au sein d’un brouhaha « palinkesque », on a peur. Un van armé d’enceintes et rempli de vinyles balance des hymnes soul et funky au milieu des allées boisées du festival. Ces derniers semblent, d’ailleurs, inspirés les musiciens qui se produisent sur la scène d’à côté, en hommage au défunt Hendrix. Les franco argentins de Gotan Project ne sont pas en reste sous le chapiteau Party Arena. L’air est dense et le son fait plaisir. Petit détour vers la grande scène pour apercevoir un Mika une fois de plus très pro dans son show et ses arrangements. La soirée se finira en sirotant des palinkas sur la détonante électro du label Drumcode : Adam Beyer, Alan Fitzpatrick, merci !
On arrive sur l’avant dernier jour du festival, les gens sont haletants, hésitants, la nuit a fait des ravages… On swingue sur le rockabilly de Sonny and the Wild Cows et le jazz épique de Sarik Peter Trio en attendant la tête d’affiche de la soirée.
Ca démarre lentement avec Maiden : problèmes de son, groupe timide, batteur fatigué et son en demi-teinte. On se demande si le nouvel album Final Frontier de Maiden vaut vraiment le coup. Et puis, on revit à nouveau, on frémit quand sonne Fear of the Dark, 2 Minutes to Midnight. Le groupe se produit en live comme dans le passé. Les gens se lâchent de nouveau, revivent sous le son d’un des plus grands groupes de heavy metal. Fin de concert mythique qui vient donc sauver un début de concert très mitigé.
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Sur l’autre scène, Nina Hagen ne fait pas belle figure. Aucune chanson de son répertoire, des reprises un peu tristounettes issues de son dernier projet. On en attendait plus. On erre ensuite dans les allées aux rythmes des différentes scènes. Pour finir sur une note indienne dans une salle étrangement éclairée, calme mais vibrante au son des vinyles électro que passe ce dj ravagé.
C’est avec un étrange goût de fête foraine hongroise que l’on quitte le site. Fatigué, intrigué -mais on demande encore et encore… Pour les curieux, Sziget est, à l’évidence, un immanquable !
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