Le jeudi 9 janvier se tenait à la Maroquinerie (Paris XXe) l’audition des Inouïs du Printemps de Bourges, à laquelle participaient Gelatine Turner, Fils Cara, Trente, 27, P.r2b et Clou dans la catégorie « Chanson ». Une soirée musicale riche en intensité qu’on ne pouvait manquer.
Les Inouïs, c’est un dispositif national qui repère des petits artistes musicaux, jeunes pousses qui tentent de se frayer un chemin dans la cour des grands. L’initiative permet de donner une impulsion à certains projets et de dénicher dans plusieurs régions celles et ceux qui se font encore discrets, mais qui pourraient bien faire la différence. Vous vous en doutez, pour l’occasion, on s’est empressé de se rendre dans le XXème arrondissement, de s’armer d’une bière ou deux, et de profiter des six concerts de la soirée.
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Si à la Maroquinerie, l’ambiance était bon enfant et tout ce qu’il y a de plus sympathique (comme d’habitude à la Maroquinerie nous direz-vous), il s’agissait avant tout d’une audition permettant à un jury de désigner, parmi les 6 artistes de la catégorie « Chanson », lequel en Île de France aura sa place sur la scène du Printemps de Bourges (du 21 au 26 avril), et succédera peut-être à Silly Boy Blue, grande gagnante de l’édition précédente.
Passage en revue.
Gelatine Turner
Les deux frères de Gelatine Turner ont ouvert la soirée – ce qui expliquerait peut-être leur timidité scénique, dont on ne tient pas rigueur. L’un aux machines, l’autre qui se charge du chant, le duo nous projette vers des envies d’horizon avec du rap vulnérable. Couleurs épurées, voyage initiatique et sensibilité évidente, Gelatine Turner a bien défendu son projet.
Fils Cara
Performance propre et maîtrisée pour Fils Cara, qui s’approprie de mieux en mieux la scène et instaure une proximité troublante avec un public à la fois ébahi et attentif. Rangé dans la case « rappeur », Fils Cara démontre ici l’étendu de son talent d’écriture dans un genre de chanson française qui impose un silence religieux. Un moment très fort, qui donne d’autant plus hâte à la sortie de son EP Volume, à paraître le 17 janvier.
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Trente
On connaissait déjà Hugo Pillard pour ses talents de réalisateur de clips, et on le découvre avec son projet Trente. Seul sur scène, son exutoire, le jeune musicien livre un concert touchant, entre guitare, sampleur et batterie. D’une voix émue, il raconte l’amour et son mal être qui rappellent l’adolescence, cependant dans la plus grande maturité.
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27
27, aux couleurs dark et lasses, peint de sa voix chagrinée des paysages apaisants. Le calme revient dans la salle et fait retentir les textes très imagés de 27, qui a sorti son EP No Flash Please en septembre dernier.
P.r2b
Première artiste féminine de la soirée, P.r2b a su combler son public avant même son arrivée sur scène. Une ambiance folle s’empare de la Maroquinerie, et P.r2b s’emballe dans une sorte de transe. Sa voix puissante stoppe le temps dans une performance à la limite du théâtral. C’est un sans-faute.
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https://www.youtube.com/watch?v=LF3Yt-nxatk
Clou
Compliqué pour Clou de s’imposer après tant de performances, mais elle réussit, de sa voix délicate, à captiver l’audience. C’est une clôture de soirée toute en folk et finesse, après la tempête, le calme de Clou et sa guitare.
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