Une histoire familiale marquée par l’exil, le silence et l’incompréhension.
Elle était réfugiée en France et un avocat spécialisé dans le droit d’asile l’avait épousée, “comme on recueille une orpheline”. De fait, cette femme s’était retrouvée face à son mari dans une situation d’infériorité, au moins symbolique. Après son décès, sa fille cherche à percer les mystères de sa vie.
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Une dépendance, psychologique ou matérielle
Elle sait très peu de choses sur sa mère, des pans entiers de son histoire lui échappent, et elle découvre une personnalité plus complexe qu’elle ne le pensait.
Voilà trente ans que Linda Lê, née au Vietnam, travaille sur les thématiques de la perte, de la transmission impossible, des traumatismes enfouis. Son texte, tout en spirales et ressassements, intègre ces obsessions dans l’histoire plus vaste des passions humaines, à travers diverses références culturelles – Shakespeare en particulier.
La romancière questionne aussi les conséquences de l’exil sur la santé mentale d’une femme fragilisée par les épreuves, irrémédiablement seule et incomprise. Et à travers ce qu’elle met en scène, la situation désespérée de la mère, la lâcheté de son mari, la colère inépuisable de sa fille, les conflits familiaux, l’auteure d’Héroïnes raconte une situation qui concerne beaucoup de femmes, exilées ou non : la dépendance, psychologique ou matérielle, à l’intérieur d’un couple, et sa conséquence, la soumission à un conjoint.
Je ne répondrai plus jamais de rien Stock, 144 p., 17 €
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