A l’occasion de la sortie du film d’animation japonaise “Les Enfants du Temps”, de Makoto Shinkai, nous avons voulu revenir sur les dix meilleurs films d’animation japonais n’ayant pas été réalisés par les studios Ghibli – qui sont notamment derrière “Le Château dans le ciel”, “Mon voisin Totoro”, “Le Tombeau des lucioles” ou “La princesse Mononoké”, entre autres. Voici notre palmarès.
Ghost in the Shell
Film d’animation de Mamoru Oshii, sorti en 1995, Ghost in the Shell est considéré comme l’un des meilleurs animés de tous les temps. Cette adaptation du manga du même nom de Masamune Shirow n’a toutefois pas suscité l’engouement général à sa sortie malgré un budget conséquent de 10 millions de dollars, essuyant même un échec considérable au box-office. Il est cependant parvenu au rang de film culte à sa sortie en DVD et a ensuite généré un chiffre d’affaires d’autour de 43 millions de dollars. La presse a notamment apprécié le travail autour des effets visuels, résultant d’un mélange d’animation celluloïd traditionnelle et d’animation d’effets spéciaux numériques.
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Akira
Film d’animation cyberpunk post-apocalyptique sorti en 1988, Akira a été réalisé par Katsushiro Otomo et adapté du manga éponyme signé par Otomo. Il fut le dessin animé le plus cher de l’histoire du cinéma à l’époque, ayant coûté 9 millions de dollars à produire. Akira, dont l’esthétique et le caractère des personnages sont adaptés directement du manga mais dont l’intrigue est très différente, a acquis son statut de film culte progressivement, notamment après plusieurs sorties en salles et en VHS. Film phare du genre cyberpunk, il a eu un impact fort sur la culture populaire mondiale, a contribué à l’explosion des animés et a eu de fortes influences dans de nombreux domaines artistiques.
Perfect Blue
Inspiré du thriller Perfect Blue : métamorphose d’une idole, de Yoshikazu Takeuchi, le film éponyme est sorti en 1999 et réalisé par l’un des maîtres de l’animation japonaise, Satoshi Kon. Perfect Blue était initialement censé être une animation en live action mais a finalement été réalisé en animation traditionnelle après que le séisme de Kobe en 1995 ait endommagé le studio de production et par conséquent réduit le budget de ce film qui raconte la progressive folie dans laquelle sombre une chanteuse pop.
Your Name.
Réalisé par Makoto Shinkai également, aujourd’hui de nouveau à l’affiche avec Les Enfants du Temps, Your Name. est sorti en 2016 et a été adapté du roman également signé par Shinkai. Il relate l’histoire d’amour entre une jeune fille habitant à la campagne et un garçon citadin, qui rêvent chacun de la vie de l’autre sans se connaître et se retrouvent soudainement l’un dans la peau de l’autre. A sa sortie, le film a été un énorme succès commercial avec 359 millions de dollars de recettes dans le monde entier et a été loué pour ses qualités narratives, son animation et sa bande originale. Il a permis d’établir la réputation de Makoto Shinkai comme un des maîtres de l’animation japonaise.
Miss Hokuzai
Réalisé par Keiichi Hara et sorti en 2015, Miss Hokusai est une adaptation du manga historique Sarusuberi de Hinako Sugiura. Il retrace la vie de l’une des filles du célèbre peintre Hokusai, qui l’a aidé dans ses œuvres. Le film reçoit à sa sortie un très bon accueil critique, remportant de nombreux prix en festivals, et l’on a notamment vanté son travail poussé de documentation, ainsi que le parti pris du fantastique et sa profondeur émotionnelle.
Belladonna
Belladonna, ou La Belladone de la tristesse en français est un film réalisé par Eiichi Yamamoto et sorti en 1973. Œuvre expérimentale, son animation alterne entre des images fixes et des séquences animées se fondant les unes dans les autres, et est accompagnée d’une musique psychédélique. Le graphisme s’inspire notamment d’art nouveau et d’illustrations de tarot, et comprend comme influences Gustav Klimt, Alphonse Mucha, ou encore Egon Schiele. Le film reçoit un bon accueil de la critique mais n’a qu’un faible succès au box-office, devenant ainsi le long-métrage du studio Mushi Production avant sa faillite. Belladonna reste relativement méconnu en dehors du Japon.
Amer Béton
Adaptation d’une série de trois mangas de Taiyō Matsumoto, réalisé par Michael Arias et sorti en 2006, Amer Béton a été animé par le studio 4°C. Il suit l’histoire de deux enfants de la rue orphelins : le malicieux Kuro, noir, et l’innocent Shiro, blanc, qui se battent ensemble contre des yakuzas tentant de prendre d’assaut la ville fictionnelle de Treasure Town, où ils habitent. La musique est composée par le groupe britannique Plaid.
Paprika
Paprika est un film d’animation japonais de science-fiction, réalisé par Satoshi Kon et sorti en 2006. Il relate l’invention de machines permettant d’entrer dans les rêves des gens, pour améliorer les traitements psychothérapiques mais qui sont finalement volées et détournées de leur usage pour contrôler les personnes en pénétrant leur inconscient. Le film reçoit un très bon accueil critique, et remporte le prix du meilleur long-métrage d’animation au Tokyo International Anime Fair en 2007. Paprika a notamment été cité comme l’une des influences principales du film Inception de Christopher Nolan.
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Interstella 5555
Interstella 5555 : The Story of the Secret Star-System est un film d’animation musical de science-fiction réalisé par Kazuhisa Takenouchi et par le studio Toei Animation en 2003. Accompagné de la musique de l’album Discovery de Daft Punk, dont les deux membres ont écrit le scénario aidé de Cédric Hervet, le film suit un groupe de musiciens extraterrestres kidnappés qui deviennent très connus sur Terre. Interstella 5555 utilise la technique du dessin animé en 2D caractéristique des films et séries animées des années 1970 au Japon. La dimension psychédélique de l’univers visuel et du récit ont notamment beaucoup à la critique à la sortie du film.
Mind Game
Film d’animation réalisé par Masaaki Yuasa en 2004, Mind Game est adapté du manga écrit et dessiné par Robin Nishi. L’univers visuel du film a notamment été délibérément composé de styles visuels différents, que le réalisateur a justifiés en expliquant : « Au lieu de raconter les choses sérieusement et directement, j’ai choisi un regard un peu fou et inégal. Je pense que les fans d’animation japonais d’aujourd’hui ne demandent pas forcément quelque chose de si policé. Vous pouvez leur montrer différents styles et cela, en général, leur plaît quand même. » Force est de constater que Yuasa a eu raison de suivre son instinct, puisque Mind Game a également été très bien reçu à sa sortie et a remporté plusieurs prix en festivals.
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