Le dernier tome de la série autobiographique de Carlos Giménezreste confirme son statut de chef-d’œuvre de la BD espagnole.
Né en 1941 à Madrid, Carlos Giménez, orphelin de père, a connu dès ses 5 ans les foyers de l’assistance sociale – sa mère, souffrant de la tuberculose, ne pouvait plus s’occuper de lui. Si sa bibliographie touffue montre un dessinateur à l’aise dans tous les genres, l’histoire de son enfance garde une place spéciale dans son cœur.
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Repérée par Gotlib et publiée dans le magazine Fluide glacial, sa série autobiographique Paracuellos constitue un témoignage bouleversant sur l’Espagne franquiste mais aussi le fil rouge de sa carrière. Après six tomes parus entre 1977 et 2003, il a eu l’envie en 2016 de revisiter une dernière fois (?) ces années de souffrance avec deux nouveaux tomes réunis ici dans un même volume.
Dans des courts chapitres en noir et blanc bénéficiant de son trait toujours aussi vif et expressif, il nous immerge dans le quotidien déchirant des enfants placés en internat, affamés et brutalisés. Mais il montre aussi la résilience de garçons s’accrochant à leurs illustrés ou au dessin pour mieux s’évader et survivre. Les passages les plus émouvants voient Pablito (l’alter ego de Giménez) et les autres découvrir, avec surprise, un peu d’humanité chez les adultes qui les entourent.
Paracuellos, Intégrale volume 2 Carlos Giménez (Fluide Glacial), traduit de l’espagnol par Béatrice Cornière, 160 p., 19,90 €
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