Quelques heures avant la démission du haut-commissaire aux retraites, Christophe Barbier affirmait qu’il resterait en place. Le soir même, l’éditorialiste avait complètement changé de discours.
A force de squatter les plateaux de télévision, et de commenter l’actualité politique en temps réel, on finit forcément par se planter. Lourdement, en ce qui concerne Christophe Barbier. En effet, ce lundi 16 décembre au matin, celui-ci avait anglé son édito sur BFM TV sous cette forme : pourquoi Jean-Paul Delevoye allait, selon lui, rester au gouvernement. “Non ! Il va quitter le gouvernement, mais pas tout de suite. Pas tout de suite parce qu’il a été sauvé par Philippe Martinez (secrétaire général de la CGT, ndlr). Philippe Martinez, qui, la semaine dernière, faisait l’éloge de l’homme de dialogue de Jean-Paul Delevoye. Et qui là, réclame sa démission. Or évidemment, en pleine crise, quand l’adversaire réclame le scalp du ministre, on ne lui donne pas”, prophétisait-il (voir la vidéo ci-dessous).
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Jean-Paul Delevoye peut-il rester ? L'édito de Christophe Barbier pic.twitter.com/o4v9h58hkY
— BFMTV (@BFMTV) December 16, 2019
Changement d’ambiance
Et pourtant, embourbé dans les polémiques sur ses mandats non déclarés à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique, Jean-Paul Delevoye a bel et bien donné sa démission, comme nous l’avons appris peu après l’heure de midi le jour même. Dans la foulée, le soir, Christophe Barbier était de retour à la télévision. Cette fois-ci sans son écharpe rouge, et avec un tout autre avis sur la question. Sans se démonter, et sans faire référence à son erreur du matin, l’éditorialiste affirme en toute tranquillité dans C dans l’air : “Si ça s’est emballé, c’est aussi parce que Matignon et l’Elysée ont considéré qu’il pouvait porter le chapeau des renoncements qu’on va peut-être voir demain.”
Démission de Delevoye : “Si ça s’est emballé, c’est aussi parce que Matignon et l’Elysée ont considéré qu’il pouvait porter le chapeau des renoncements qu’on va peut-être voir demain.” @C_Barbier #retraites #cdanslair pic.twitter.com/Pn5wRxuJfU
— C dans l'air (@Cdanslair) December 16, 2019
“Voilà comment des attitudes individuelles d’éditorialistes sans scrupule finissent par discréditer une profession tout entière, aux yeux de l’opinion”, a commenté l’historien Christian Delporte sur Twitter. Christophe Barbier est en effet à deux doigts de concurrencer Jacques Attali en matière de prédictions erronées, ou Alain Minc, qui trouvait l’économie mondiale “plutôt bien gérée” juste avant la crise financière de 2008.
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