On en pleurerait de rage : alors que Sternberg a trouvé très tôt sa Dietrich, Buñuel dut attendre son 66e anniversaire pour trouver sa Deneuve. Contrairement à ce que le titre pourrait laisser croire, Séverine, l’héroïne, est plus lunaire que solaire. Elle ne s’anime que désirée, voire souillée, battue, humiliée par les hommes. Une sorte […]
On en pleurerait de rage : alors que Sternberg a trouvé très tôt sa Dietrich, Buñuel dut attendre son 66e anniversaire pour trouver sa Deneuve. Contrairement à ce que le titre pourrait laisser croire, Séverine, l’héroïne, est plus lunaire que solaire. Elle ne s’anime que désirée, voire souillée, battue, humiliée par les hommes. Une sorte de symbole du statut de l’actrice, en tout cas de programme pour l’actrice-Deneuve qui saura dès lors être celle qui reflète les regards plus qu’elle ne les attire. Passant du rigide tailleur Saint Laurent à la complicité canaille avec les clients de l’hôtel de passe, Séverine incarne la transgression et se perd dans l’univers surréel créé par Buñuel. Le grand film d’un grand cinéaste pour la plus grande des actrices.
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