Qu’ils soient amis, ennemis, parents, ou amants, Gérard Depardieu et Catherine Deneuve forment un duo qui n’a pas fini de nous enchanter.
On est bien d’accord : on va au cinéma pour se retrouver orphelin, et on laisse sa famille au vestiaire. Mais quelquefois, on va au cinéma pour se trouver des parents – et pas seulement une fiancée, un fiancé ou de meilleurs amis.
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Lesquels ? Azéma et Dussollier ? Baye et Arditi ? Huppert et Luchini ? Non, nos préférés sont plus grassouillets et plus alanguis : les meilleurs parents du cinéma français, ce sont Deneuve et Depardieu.
Dans Potiche de François Ozon, Depardieu suffoque de bonheur quand il apprend qu’il est peut-être père, Deneuve pardonne les frasques de sa progéniture avec la légèreté d’un papillon, et leur art familial se déploie tranquillement, refuge où même Ozon, en fils dingue de ses parents, se love quand la partition acide de la satire devient trop pénible à tenir.
[attachment id=298]Mais les meilleurs parents, ce sont aussi ceux qui s’aiment d’amour fou. Le couple Deneuve/Depardieu, c’est la blondeur complice, on a l’impression qu’ils se connaissent depuis toujours et que jamais ils ne se lasseront l’un de l’autre.
Deneuve s’amusera toujours des excès de Depardieu, Depardieu sera toujours dépassé par la beauté de Deneuve. Ce sont des parents sensuels, un peu comme si la Peau d’Ane de Demy prenait une chambre en ville et ouvrait son manteau de fourrure pour son mari : une bonté érotique émane d’eux.
C’est le dernier grand couple du cinéma français, car malgré des tentatives diverses (Kiberlain/ Lindon : trop quotidien, Cassel/ Bellucci : trop bizarre, Cotillard/ Canet : trop gamin), aucun successeur n’est là, sans doute parce que les années 1990 et 2000 ont enterré le goût de l’amour fougueux. Le public n’est plus là pour ça, et le relativisme des sentiments, l’obsession du second degré, la trivialité bon ton interdisent l’arrivée du nouveau couple 2010, celui qui rénoverait un romantisme moribond.
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