Christine a répondu à Dazed. Dans l’entretien, elle évoque sa jeunesse, Lorde, la pansexualité, et son prochain album.
Pour la sortie de la version américaine de son album, Christine s’est longuement raconté à Dazed mardi. Une interview de la chanteuse, dans laquelle l’artiste se livre sans filtre et s’exprime sur sa démarche artistique.
Elle raconte ainsi la genèse de sa première chanson, suite à une exclusion scolaire:
» IT était sur l’envie d’avoir un pénis, juste pour avoir une vie plus facile. Je l’ai écrit car je venais de me faire renvoyer d’une école de théâtre à Lyon, il y a sept ans, pour avoir mis en scène ma pièce. Les professeurs autorisaient les garçons à faire de la mise en scène, mais les filles devaient apprendre à jouer d’abord. Des professeurs qui enseignent encore aujourd’hui. Aujourd’hui, je n’écrirai plus « It ». Je resterai une femme.
Le thème de la pansexualité, revendiquée par Christine, est ensuite abordée sans fards:
« Je ne sais pas si je l’ai choisi, mais c’est quelque chose que j’ai embrassé totalement. Je suis tombé amoureuse d’une fille, puis d’un garçon, puis je suis tombé amoureuse de quelqu’un qui était un trans. Et je me disais « What the fuck ? Ce sont des sentiments qui m’ont fait ça ». Mais principalement, ça consiste à ne pas savoir de qui on va tomber amoureux, et ce que l’on désire. Ca change constamment ».
Au journaliste, qui lui demande si cette orientation sexuelle ne lui a jamais posé de problèmes avec ses proches, la musicienne répond que ses parents se sont toujours montré compréhensifs
« C’est très inhabituel, je sais que des personnes doivent partir de leur maison parce qu’elles sont gay. Ca change tout quand vos parents disent «Amène ta petite copine à la maisons, c’était moi ». La seule personne qui ne m’acceptait pas c’est moi.
L’artiste raconte en effet que plus jeune, elle se « sentait horrible« : « je ne me reconnaissais dans les représentations des femmes dans les magazines ou la publicité. J’étais polluée par tout ça, et Christine and the Queens a été une manière d’y échapper, une technique de survie. Ce n’est pas encore fini, nous les filles sommes cernées par ces idées de perfection (…) Christine c’est comme un bouton que je pousse pour dire « Atttends un minute, c’est de la connerie tout ça« .
Christine assure au passage que jeune, elle aurait aimé être fan de Lorde: « Lorde est talentueuse, intelligente ; elle accepte son corps, son visage, son acné. J’aurais aimé que ce soit elle, la popstar de mon adolescence »
Elle évoque également ses influences parmi lesquelles comptent Bowie, Lou Reed, ou encore Michael Jackson. « lI y a un truc chez Jackson que je comprends, c’est ce besoin de changer de visage. Je ne le ferais pas, mais je comprends ».
Elle conclut l’interview sur cette déclaration, qui laisse déjà entrevoir un nouvel album de Christine and The Queens :
« Pour mon prochain album, j’aimerais ne plus être définie comme une femme. Simplement être vue comme une voix et une artiste. J’aimerais que mon corps soit encore plus androgyne, avoir des muscles, me défendre ».