Adaptation un peu théorique et figée d’un roman de Jean Echenoz.
Les plans s’enchaînent d’abord de manière confuse, à l’image de cette jeune femme dont on comprend très vaguement que c’est le meurtre de son compagnon qui la pousse à quitter son domicile, apparemment fautive. Mais pas sžr qu’il faille se fier ici aux apparences. Adapté d’un roman de Jean Echenoz, ce premier long métrage de Laurent Boulanger amorce une ligne de fuite illimitée à partir d’un point incertain. Dans cette zone de flottement et de perdition où s’enfonce Victoire, on peine à trouver un peu de matière cinématographique à laquelle s’accrocher, tant le film reproduit passivement toujours le même type d’approche, trop centré sur son personnage Ð comme s’il misait tout sur l’actrice Natalia Dontcheva, sur le scénario et la surprise de son dénouement, de peur d’assumer cette histoire en termes de mise en scène. Borderline, cette femme ne le sera donc qu’en théorie, figée dans la répétition des scènes plus que jetée dans le trouble d’un réel glissement.