Rubrique hebdomadaire des spectacles à ne pas manquer du 12 au 19 janvier.
Marseille bouge à Montpellier
Le festival Actoral a la bougeotte depuis des années et, hors de Marseille, se déroule aussi dans d’autres lieux, d’autres pays, voire d’autres continents. Cette année, c’est au hTh de Montpellier, dirigé par Rodrigo García, qu’il fait escale (du 14 au 22 janvier). Une première invitation sous le signe de l’évidence pour Rodrigo Garcia : « J’aime Marseille, entre autres choses parce qu’il y a Actoral. Comparée à Montpellier, on pourrait dire qu’il s’agit d’une ville plus dangereuse. Et Actoral fait de Marseille une ville plus dangereuse encore à cause du type d’artistes qui y sont produits et programmés : ils sont une menace pour ceux qui s’aveuglent dans la tradition et résistent (pauvres d’eux !) à l’évolution naturelle des arts de la scène. » Un programme alléchant avec quelques pépites à découvrir : La Jamésie de Geneviève & Mathieu, un duo canadien qui nous parle d’une des dernières régions vierges du monde, la Jamésie, au Nord Est du Québec, entre performance et musique. Ou encore Wellness de Florentina Holzinger et Vincent Riebeek, qui allie philosophie du bien-être et le culte du beau… Sans oublier Jan Martens, Martija Ferlin, Thomas Clerc, Lydie Salvayre, Anne-James Chatton…
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Et moi et moi et moi
Neuf chorégraphes sont au rendez-vous du Moi de la danse aux Subsistances de Lyon (du 14 janvier au 7 février) qui se partage entre spectacles et rencontres, ateliers et cours de danse minute. Manuel Roque, chorégraphe canadien, ouvre le ban avec Data, composé sur le Requiem de Gabriel Fauré, du 14 au 16 janvier. Suivront Longing d’Alexandre Roccoli, Hu(r)mano de Marco Da Silva Ferreira et Dub Love de François Chaignaud et Cecilia Bengolea. Au programme des grands témoins : Nicolas Le Riche et Clairemarie Osta, Maguy Marin, Mathilde Monnier et La Ribot.
Mulhouse plein Sud
La Méditerranée est à l’honneur de la 4e édition de Vagamondes, le festival des cultures du Sud alliant arts et sciences humaines à la Filature de Mulhouse (du13 au 23 janvier). Outre une belle programmation, les Vagamondes sont entourées de plusieurs acteurs locaux à l’initiative de l’association Les Cafés Géographiques pour des brunch ou des petits dej, des conférences… En ouverture, l’exposition du photographe turc Yusuf Sevinçli et Bled Runner de Fellag. A n pas manquer : 6 a.m how to disappear completely du Blitz Theatre Group (Grèce), Manta d’Héla Fattoumi et Eric Lamoureux, Biokhraphia de Lina Majdalanie et Rabih Mroué, Le Sorelle Macaluso d’Emma Dante et Bosque Ardora de Rocio Molina.
En dansant, marche !
Daniel Linehan est au Centre Pompidou du 13 au 16 janvier avec dbddbb, créé à l’automne 2015. Dans son article paru dans Les Inrockuptibles, Philippe Noisette en résume l’enjeu et ce que le chorégraphe met en jeu : » Soit un exercice virtuose à base de marches et de voix. La marche est un motif récurrent chez les chorégraphes, notamment américains. On pense à Trisha Brown ou Anna Halprin, pionnières du genre. Mais pas seulement. Linehan en a une conception légèrement dévoyée qu’il met en pratique dans dbddbb. Une impulsion première qui va se transformer en onde parcourant le corps. Les interprètes semblent alors obéir à une foule d’ordres dans un continuum de pas et de figures. De la marche militaire à celle de protestation, tout y passe avec entrain comme si Linehan avait mélangé l’une et l’autre dans un shaker géant. Au final, l’euphorie de la marche se nuance d’une palette plus sombre. Une menace dans l’air pour tout dire. Il faut des emprunts à la poésie sonore pour désamorcer cette bombe à fragmentations potentielle. Car dbddbb est aussi et surtout un concert de danse exécuté en live par les solistes plus d’une heure durant. »
Boucher, un bon Job
Deuxième opus de la programmation Théâtre et économie mondiale au théâtre de la Commune d’Aubervilliers avec La Boucherie de Job, écrit et mis en scène par Fausto Paravidino (du 15 au 23 janvier). Un spectacle qui témoigne des trois années où Fausto Paradivino a occupé le Teatro Valle de Rome. Une résistance collective au système théâtral italien qu’il résume ainsi : « Etudier et narrer le présent. Faire renaître la scène contemporaine, en valoriser les talents et les compétences professionnelles. Donner vie à une formation qualifiée et permanente pour les professionnels du spectacle et les simples bénéficiaires. » La boucherie de Job se présente comme un conte moderne où la figure biblique s’incarne dans celle d’un boucher, bon, honnête et travailleur, dont la boutique décline sous le coup de la crise. Survient son fils qui entend redresser l’entreprise avec les armes du libéralisme…
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