L’été arrive : le moment est idéal pour vous lister, rédacteur par rédacteur, les découvertes, redécouvertes et coups de coeur qui tournent depuis quelques semaines sur nos platines. Et vous, vous écoutez quoi?
ABIGAIL AINOUZ
Gardens & Villa Black Hills
Prenez la route à bord de cette mélodie pop bien carrossée, d’où s’élève une voix insolente qui frôle des hauteurs sacrées au risque de caresser dangereusement la barrière de sécurité.
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Mr Little Jeans The Surburbs (Arcade Fire cover)
Arcade Fire version minimaliste, agrandi au 25 millième et psychanalysé par son ingénieur son.. résultat anxiogène et sensible à mille lieux de sa version bohème initiale.
Oregon Bike Trails High School Lover
Batterie simpliste et méritée.. à celle qui ne vous a jamais regardé au collège…
Herman Dune Tell Me Something I Don’t Know
Pire qu’une chanson d’amour ? Une chanson bourrée de reproches envers l’être aimé : B.O. des grandes vacances.
Sobo Tommy Tommy
Amiens bien connue pour sa cathédrale… mais aussi pour sa basse-cour rock, comme le démontre ce très jeune groupe inRocKs lab qui imite à merveille l’accent d’un Anglais mâchouillant son Toffee, avec quelques envolées extraterrestres pas encore tout à fait digestes.
[attachment id=298]JD BEAUVALLET
WU LYF Go Tell Fire To The Mountain Un album qui exclut tous les autres : c’est le le chant du cygne noir, l’explosion d’une clarté aveuglante d’un cocktail d’euphorie et de cafard.
CocknBullKid Adulthood
Sautillante, malicieuse et radieuse comme un soleil anglais, la pop nécessaire d’une londonienne qui est espoir de l’année depuis plusieurs années.
The Horrors Skying
Pyschédélique et pétillant, le grand album de pop anglaise d’un été qu’il fera danser.
Shabazz Palaces Black Up
Le hip-hop tourmenté et concassé d’un ancien Digable Planets, qui a enregistré au c¦ur d’un trou noir.
Juveniles demos
Etonnament ambitieuse et hors-cadre, la pop pleine d’audace de jeunes bretons dont on reparlera.
ONDINE BENETIER
The Black Lips Arabia Mountain
Produits par le peroxydé Mark Ronson mais pas franchement mis au pas, les sales gosses américains au flower punk viscéral livrent probablement ici leur meilleur album : urgent, instinctif, rêvé sous LSD, crée les mains dans la boue, Arabia Mountain est le moyen le plus rapide d’être défoncé sans drogue.
Friendly Fires Pala
Né dans un garage, fantasmé chez Aldous Huxley, le deuxième album des Anglais s’assombrit mais ne lâche pas les dancefloors. Percussions sénégalaises, rythmes physiques qui parlent aux muscles et au sang : Pala fait danser, transpirer et onduler, comme les hanches de son sensuel créateur, Ed MacFarlane.
Sarah W_Papsun Drugstore Montmartre ep
Le groupe parisien s’est délibérément éloigné du rock épileptique de Foals et ça lui va plutôt (très) bien. Si la hargne et la sueur sont toujours là, elles s’accompagnent maintenant de rêveries empoisonnées, de chants claniques et de riffs amphétaminés : on écoute en boucle.
Theophilus London Timez Are Weird These Days
L’album ne sort qu’en juillet (le 19 pour être précis) mais on pressent déjà son succès : avec son lot de tubes, le premier essai de l’Américain risque bien d’occuper les clubs et les soirées d’été grâce à son groove et son hip-hop hybride.
Dear Reader Idealistic Animals
On ne louera jamais assez ces Sud-Africains qui, de leur QG de Johannesburg, à l’autre bout du monde, fabriquent une pop orchestrale démesurée d’une beauté infinie.
[attachment id=298]THOMAS BURGEL
Battles Gloss Drop
Furieux, épuisant, sexuel, le nouveau jouet mathématique de Battles est tout aussi puissant et anguleux que le précédent Mirrored -mais il est surtout beaucoup, infiniment plus ludique. Grand disque fou.
EMA Past Life Martyred Saints
Le choc California passé, l’album écouté en entier, la demoiselle rencontrée, il a fallu se rendre à l’évidence : EMA est immense, et son rock drogué, droné, tordu, sensible va nous accompagner quelques nuits encore.
Anika Anika
Découvertes sur le tard (merci Delphine V.), le reprises blafarde de l’Anglaise, produite par Geoff Barrow (Portishead, Beak) sont depuis devenues des obsessions quotidiennes ; comme si la crasse et le morbide étaient des besoin vitaux.
Ganglians Still Living
Un petit tour sur la platine, et l’amour a été direct : toujours aussi déginguandé, patraque, jouisseur, débile, le rock des Américains est une belle petite cure de n’importe quoi.
Pat Jordache Future Songs
Bricolé avec les moyens du bord, brillant et sombre à la fois, l’album du Montréalais est l’une des plus belles choses entendues depuis le premier TV On The Radio.
CHRISTOPHE CONTE
Mickey Newbury An American trilogy
Un somptueux coffret qui regroupe trois albums foudroyants d’un immense songwriter américain trop méconnu, cité en maître par ses pairs, dont Johnny Cash, Nick Cave et Bonnie Prince Billy, qui ont repris ses chansons. En bonus, un CD d’inédits haut de gamme.
Andy Stott Passed me by
L’un des disques électros les plus hypnotisant entendus depuis des siècles, œuvre sépulcrale d’un DJ-musicien de Manchester qui tresse des ponts entre la techno primitive de Detroit et le dubstep flippant de Burial. S’y aventurer procure un sacré vertige.
Dengue Fever Canibal courtship
Le troisième album des californiens et de leur pétulante chanteuse cambodgienne, qui chante pour la première fois en anglais mais n’en perd pas pour autant ses charmes affriolants. Le disque de l’été, notamment à travers le single tubesque Cement Slippers.
Vetiver The Errant charm
Peut-être le plus accueillant et charmeur des albums publiés à ce jour par le petit génie californien Andy Cabic, qui a ouvert en grand ses fenêtre sur le Pacifique à la recherche à la fois des harmonies solaires de la sunshine pop que des ombrages du folk-rock buffalo spingfieldien. Mention chef-d’œuvre à l’irrésistible Hard to break.
Jean-Michel Jarre Rarities
Avant les Oxygène et autres Equinoxe, Jean-Mimi a vécu une autre vie plus discrète de chercheur de son, notamment dans les labos du GRM de Pierre Schaeffer. Il ouvre enfin ses archives secrètes et on découvre, épatés, les géniaux La Cage ou Black Bird, entre autres raretés, ainsi que la musique du film Les granges brûlées.
STEPHANE DESCHAMPS
Tune-Yards Whokill
Deuxième album de Tune-Yards, boîte à musique déglinguée, pop low-fi afro et free. Disque inclassable et déboussolé, harmonieux bien que déstructuré, par une cousine nord-américaine de Juana Molina.
Diabologum 3
C’est à peu près officiel : Diabologum se reforme. En attendant leur concert aux Rockomotives de Vendôme en octobre, on redécouvre absolument le meilleur groupe français des années 90.
Death Grips Exmilitary
Hip-hop underground hardcore, méchamment bon, pour expier les péchés d’argent et de vanité du mainstream. L’écoute répétée à 12 de Exmilitary m’a valu une visite chez l’ORL.
Antoine Loyer Poussée anglaise
Le chanteur est français, la poussée est anglaise, mais le disque est baigné dans la musique indienne ou d’antiques folklores. Louons Loyer, courageux innovateur de la chanson française.
Possessed By Paul James Feed The Family
Il est Texan, et ça se sent. Il a été élevé dans une communauté mennonite, et ça s’entend : Possessed By Paul James joue du hillbilly punk cathartique, hanté, comme on n’en avait pas entendu depuis les Baptist Generals.
[attachment id=298]GERALDINE SARRATIA
Planning to Rock W
4 ans après Have it all, Janine Rostron alias Planning to Rock sort sur DFA un album virtuose et barré qui mixe musique contemporaine, électro et ambiance cabaret.
Cults Cults
Un gars, une fille, et les slows les plus renversants de l’été. Un disque au charme fou, parfait pour sillonner les routes.
Connan Mockassin Forever Dolphin Love
On se lasse pas du premier album psyché pop du néo zélandais. Les amateurs de plaisirs opiacés se précipiteront sur la relecture dancefloor mais délicate de Forever Dolphin Love par Erol Alkan : un must.
Matias Aguayo I Don’t smoke ep
« Salut, t’as pas une clope ? Non je ne fume pas, je ne fume pas ». c’est couillon comme une tentative de drague avortée en boite, répétitif à souhait et diablement addictif : jetez vous sur le nouveau six titres du producteur germano chilien.
SebastiAn Total
22 titres, un disque un peu fou, crade, très influencé par Prince, que qui condense ses prods depuis 5 ans.
JOHANNA SEBAN
The Middle East I Want That You Are Always Happy A l’improbable question « Quel disque, parmi les disques parus en juin 2011 seulement, emporterais-tu sur une île déserte si tu te retrouvais dans une situation où ce drôle de scénario devait s’imposer à toi? », je répondrais sans aucun doute « Le nouvel album de The Middle East ». Ces Australiens jouent des folksongs belles à pleurer- mais personne me verra sur l’île déserte.
Vetiver The Errant Charm
C’est Joe Dassin qui l’a dit le premier : ça va pas changer le monde, il a trop tourné sans nous, il pleuvra toujours sur Londres, ça va rien changer du tout. C’est un peu vrai du nouvel album de Vetiver, qui ne révolutionnera rien du tout, puisqu’il ressemble à ses prédécesseurs : un disque de pop songs délicieuses et légères, qui font rimer Byrds et Teenage Fanclub.
Craft Spells Idle Labor
Preuve que la pop se cultive aujourd’hui mieux quand on la plante loin de l’Angleterre, l’album de Craft Spells fait danser New Order sous le soleil de Santa Monica. Ca n’atteindra probablement ni les radios ni les campings, mais on s’en fiche : After the Moment est le générique de l’été.
One Year From Home The Strip
Un maxi, et des Danois qui font des bisous sans le savoir à Tahiti 80, Beck, Danger Mouse et au Beta Band: ça part dans tous les sens, ça te fait le grand écart dans les oreilles, et c’est souvent chouette. En bonus, un titre- In The Morning- qui ressemble à une bonne ballade de Liam Gallagher.
Pulp His ‘n’Hers
On les a loupés à Primavera, on se console en réécoutant His ‘n’ Hers, chef-d’œuvre de pop sensuelle et tendue qui n’a pas pris une ride. Que Pulp n’hésite pas à venir jouer à Paris, nous serons des milliers au rendez-vous de nos promesses.
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