Un conte qui ne vaut que pour la présence de Matt Damon.
Inutile d’attendre de l’histoire des Frères Grimm de Terry Gilliam un enchaînement constant de bouleversantes surprises. On n’y trouve, en fait, qu’une série limitée de confirmations. 1/ La tendance « cumul et déconstruction de la fable » reste dominante dans le cinéma américain. La biographie des frères conteurs, suffisamment remaniée pour y faire rentrer la matière même de leurs récits, se situe ainsi dans une sorte d’angle mort entre Shrek et Le Village de Shyamalan. 2/ La tendance « les Français sont des cons » ne perd pas non plus vraiment de terrain. On appréciera ici sa plus récente variation : « les Français sont des salauds d’impérialistes ». Si Spielberg mettait très discrètement en parallèle, dans La Guerre des mondes, l’invasion des extraterrestres et la colonisation de l’Algérie, Terry Gilliam se lâche plus franchement, dans Les Frères Grimm, sur les conquêtes napoléoniennes. 3/ Monica Bellucci est toujours aussi nulle. Dans le rôle de la méchante reine prête à tout pour retrouver sa jeunesse, elle se livre à une parodie de beauté fatale obsédée par son apparence, si parfaitement réussie qu’on en oublierait presque la parodie. 4/ Matt Damon est toujours aussi merveilleux. De Will Hunting à Deux en un, en passant par Gerry, il n’est jamais aussi bon que lorsqu’il interprète la moitié d’un couple fraternel. Même s’il est difficile ici pour l’assez creux Heath Ledger de faire contrepoids, un demi de Damon suffit, une fois encore, à nous combler le cœur.
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