Sur la question très prisée au cinéma de la maladie d’Alzheimer, un film américain indé porté par ses excellents interprètes.
La bonne idée de ce film indé américain est d’aborder un sujet ultrarebattu – la maladie d’Alzheimer – en s’intéressant très peu à ses symptômes, alors que ceux-ci font souvent l’objet d’une récupération spectaculaire douteuse. Ce n’est pas l’effacement de la mémoire (touchant un vieil homme peu sympathique) qui intéresse Tamara Jenkins, mais plutôt l’inverse, la difficulté d’un frère et d’une sœur à vivre avec des souvenirs d’enfance pesants qu’ils élimineraient volontiers de leurs têtes, eux. Il va donc s’agir pour ce spécialiste de Brecht et cette dramaturge sans succès de trouver la bonne distance (logique !) avec un passé douloureux, ravivé par la proximité avec leur père que leur impose sa maladie. Bien que servi par les parfaits Laura Linney et Philip Seymour Hoffman, le film manque de relief et de personnalité, ne prenant justement pas assez de distance avec son scénario trop bouclé et démonstratif sur le plan psychologique pour le laisser un peu respirer.