Plus de 24 heures après la tuerie de Toulouse, faisant suite aux meurtres de militaires dans la même région, on reste sous le choc, sidéré par une telle violence froide, hébété devant ce mélange de folie et de rationalité dans l’horreur. Si l’auteur de cette série de meurtres est une seule et même personne, comme […]
Plus de 24 heures après la tuerie de Toulouse, faisant suite aux meurtres de militaires dans la même région, on reste sous le choc, sidéré par une telle violence froide, hébété devant ce mélange de folie et de rationalité dans l’horreur.
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Si l’auteur de cette série de meurtres est une seule et même personne, comme le laissent penser les premiers éléments de l’enquête policière, il est monté en régime dans la déraison macabre, assassinant un militaire, puis deux, puis trois enfants et un adulte civil. Les premiers étaient antillais et magrébins, les autres juifs. A la dinguerie meurtrière s’ajoute l’abjection raciste et antisémite, faisant écho aux heures les plus noires de notre histoire.
Après la sidération vient le temps de la solidarité, du recueillement. De ce point de vue, la classe politique a globalement bien réagi, pesant ses mots, évitant les polémiques, suspendant la campagne pour quelques jours. Par respect pour les victimes, pour leurs proches, mais aussi pour tous les citoyens français, cette unité républicaine dans la décence et la dignité était la seule attitude possible. On est toujours dans ce moment-là, pour quelques jours.
Parallèlement à cette phase de deuil s’est ouvert le volet policier de l’affaire. On souhaite promptitude et réussite aux enquêteurs : un tueur froid court toujours dans la nature, peut-être prêt à fondre sur d’autres victimes. A l’heure actuelle, on ne sait pas qui il est : un psychopathe ? Un néo-nazi ? Un islamiste ? Un homme isolé ou agissant au nom d’un groupuscule, d’une idéologie ? L’enquête le dira, le plus vite possible espérons-le.
Viendra ensuite, d’ici quelques jours, le temps du recul, de l’analyse sociologique, psychologique, philosophique, sociétale et politique. Celui aussi de la reprise de la campagne électorale, sans doute des controverses. Aujourd’hui, sur cet aspect politique, on s’en tiendra aux propos d’un professeur de Français du collège Ozar Hatorah, entendus ce matin sur France Info : « Nous espérons que tous les candidats se recentreront sur les valeurs de la République, celles que nous ont léguées Rousseau, Voltaire, Diderot. »
Serge Kaganski
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