Un conte aérien et gentiment subversif sur l’enfance.
Seul cinéaste alpin répertorié, le Suisse alémanique Fredi M. Murer a fait souffler le chaud et le froid au cours d’une carrière qu’on suit de loin en loin. Il revient avec un nouveau conte qui, sans avoir la pureté fruste et tragique de L’Ame sœur, décrit une utopie assez jubilatoire. L’histoire rocambolesque d’un enfant surdoué qui louvoie entre l’espoir de tremplin social qu’il constitue pour ses parents et la puissance et la liberté que ses facultés hors norme lui font entrevoir. Traversé par la métaphore de l’aviation – un des domaines dans lesquels l’enfant excelle –, Vitus, l’enfant prodige est une transposition moderne du mythe d’Icare – dépourvu de trajectoire fataliste. Un conte dans lequel l’imaginaire est constamment transfusé par la réalité. Murer a définitivement quitté cette “zone grise” (titre d’un de ses premiers films, Grauzone) qui avait tant charmé nos pupilles cinéphiles. Son univers est devenu plus farfelu, mais on trouve chez lui la même éthique libertaire.
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