Ce que mes yeux ont vu

Etudiante en histoire de l’art, Lucie a commencé un mémoire sur Watteau. Malgré la farouche opposition de son directeur de recherches, elle persiste à vouloir percer le mystère qui entoure l’identité d’un personnage féminin récurrent dans l’œuvre du peintre. Tous les à-côtés de l’intrigue picturale – une mère comédienne, une rencontre avec un mime énigmatique – sont réduits à de pâles et creuses copies de figures perçues dans l’œuvre du peintre, à des contrepoints décoratifs sans véritable relief. L’enquête menée par la chercheuse, beau point de départ en soi, peine à accrocher et à perdre le regard dans un labyrinthe historico-fantasmatique tant le réalisateur – crispé sur la cohérence de son scénario au point de nous assommer d’explications – échoue à troubler l’image, c’est-à-dire à mettre en perspective la vie privée et les projections personnelles de son personnage avec les tableaux étudiés.

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