Un documentaire pédagogique mais un peu trop romanesque sur Klaus Barbie.
Le cinéma du réel par Macdonald se gonfle de spectaculaire, qu’il soit documentaire (Un jour en septembre, sur la prise d’otages aux J. O. de Munich ou plus fictionnel (Le Dernier Roi d’Ecosse, sur Amin Dada).
Mon meilleur ennemi – titre idiot – ne cherche pas à sonder la banalité du mal chez Klaus Barbie, mais à faire du “boucher de Lyon” un personnage de film de guerre haletant. Macdonald reconnaît au moins ses limites.
Paradoxe : le matériau plus que romanesque est trop extraordinaire selon lui pour qu’il songe à en tirer une fiction.Estampillé “incroyable mais vrai”, le film déroule une histoire parallèle à l’histoire officielle, du chaos moral de la fin de la guerre (la partie la plus intéressante) aux clichés de nazis planqués sous le soleil bolivien. La facture est télévisuelle, la pédagogie indéniable.
La seule idée de cinéma est cette caméra survolant des échiquiers avant de s’échouer devant un autre protagoniste, héros d’un docu autrement plus rigoureux (L’Avocat de la terreur) : Jacques Vergès.
Léo Soesanto