Les finaliste inRocKs lab 2011 Birdy Hunt et Future Islands jouaient ce w.e. au flottant et charmant Petit Bain, dans le cadre de la soirée Lab Pop : on y était, on vous raconte.
Quai de la Gare, un samedi soir. Les cheminées des péniches crachent des petits paquets de fumée gris et rosés. Sur la rive opposée, un concerto de moteurs diesels et essence pétarade accompagné d’un ballet de feux clignotants. Singulier tableau de sons et de lumières que n’auraient pas reniés les impressionnistes.
Lové dans les bras de la piscine Josephine Baker, une cadette jaune et grise a elle aussi sorti ses guirlandes : c’est le Petit Bain. Ouvert depuis moins d’un an, cette accueillante salle de concert, restaurant et terrasse végétale fait le bonheur des apéros flottants sous les étoiles. Et ce soir, on joue à guichets fermés ; bon nombre de fans venus faire désespérément la queue pour la soirée Lab Pop se retrouvent sur la paille et se replient sur les péniches voisines de la Seine.
Birdy Hunt, finaliste du concours des inRocKs lab 2011, assure la première partie au propre comme au figuré ! Ces six gamins là sont aussi l’aise sur scène que des vieux routiers sur une quatre voies -faut-il préciser, ils ont déjà à leur actif le festival Rock En Seine et un paquet de salles régionales, et on les retrouvera d’ailleurs très bientôt au festival Chorus des Hauts-de-Seine. Chez les Birdy, rien n’est oublié ni laissé au hasard, et surtout pas leur attirail de combo rock à la Kings of Leon. Des tatouages, aux chemises en jean sans manche en passant par le petit sweat cintré aux imprimés 80’s : tout y est ! Sans oublier la coiffure débordante du clavier : des boucles peignées au millimètre et réajustées pendant le show. Côté son, la keytar, clavier monté sur une guitare, nous fait rêver et les bongs de la batterie aussi. On salue leur Single MT Number qui fait trembler les verres de Vodka-Redbull et les socquettes des premiers rangs.
On profite du changement de plateau pour faire un rapide tour de table au restaurant à l’étage. Juste le temps de faire de l’œil à une bavette rosée et à sa bardée de grosses frites maison et nous revoilà dans l’abdomen du Petit Bain, là où le traque de mer et le mal de la scène n’existe pas.
Déjà invités en septembre dernier, Future Islands et sa post-wave reprend du service pour présenter son nouvel album On the Water. Sur le programme, on lit ville d’origine : Baltimore, pourtant sur scène on aurait plus dit Hell Fest tant la voix du chanteur, Sam Herring, est gutturale. Les claviers 80’s sont infestés de vociférations et de bouffées canines. Sam sautille en tout sens tel Ian Curtis et mime des scènes qui se révèlent parfois plus cocasses qu’intimidantes. Le trio claviers-voix-basse reste lui d’une efficacité suante. On se félicite de voir un public parisien utiliser la force de ses bras pour applaudir, bouger latéralement et même soulever son prochain de manière admirable à l’aide de figures communément appelées « slam ». Le bassiste, timide moustachu à la chemise de bucheron ne coupera pas à ce baptême de lévitation pendant le rappel… Minuit. Extinctions des phares de bateaux mouches et retour à la bouche de métro humide.