Tout ce qui est sans forme est sans fond. La preuve dans ce film italien de son époque.
Daniele Luchetti fut à une époque un cinéaste italien connu et estimé en France, essentiellement pour le surévalué Le porteur de serviette (1991) et l’interprétation qu’y proposait Nanni Moretti (dont il faut l’assistant-réalisateur) d’un homme politique corrompu. Luchetti avait auparavant réalisé au moins un beau film, dont Domani Domani (1988). Ce Mon frère est fils unique, adapté d’un roman d’Antonio Pennacchi intitulé Il fasciocomunista (« le fachocommuniste ») est une déception. Malgré l’hystérie épuisante des comédiens, il n’en demeure pas moins que tout ce qui est sans forme est sans fond. C’est tout ce qu’on peut tirer de ce film italien bien de son époque : même les meilleurs cinéastes transalpins tombent dans une sorte de gloubi boulga esthético-idéologique qui tente à faire croire qu’un « sujet » (ici l’histoire, au tournant des années 70, de deux frères, dont l’un va momentanément virer fasciste tandis que l’autre se perd à gauche) suffit à faire un film. Et bien non.
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