Chou à la crème rétro un peu écœurant qui ensevelit l’esprit original de John Waters sous les cotillons de Broadway.
Avec Hairspray (1988), John Waters se défaisait de son insolence trash pour pasticher avec ironie et tendresse le cinéma musical hollywoodien des années 50/60. C’est après l’ingestion du film en show musical scénique que le projet revient dans les salles sous la forme d’un divertissement quasi familial. C’est peu dire que la personnalité frondeuse de Waters ne résiste pas au double shampouinage de Broadway et Hollywood. Dans cette pâtisserie rose bonbon, la consanguinité de l’auteur avec les handicapés de la norme (obèses, beatniks, minorités raciales…) devient une bienséance de principe, une sorte de bon sens commun majoritaire. L’absurdité du film tient entièrement dans son casting. Distribuer le travesti obèse, hirsute et inquiétant Divine en mère de famille était un geste fort chez Waters. La folie du drag suintait sous la perruque. Infliger des heures de maquillage à John Travolta pour le rendre crédible en grosse mama n’a en revanche aucun sens. Le choix d’une actrice féminine réellement obèse aurait été plus pertinent que ce tour de force stérile avec star. Au moins l’ode à la différence, à l’état de discours dans le film, se serait traduite alors par un acte.
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